Je suis un être humain dont on a volé l'identité...
Biljana Srbljanovic se présente à nous avec ces mots là.

Elle est de cette génération de dramaturges femmes, qui comme Sarah Kane et Déa Loher, combattent pour "le sens de l'histoire" et "le sens de l'Histoire", et nous montre la cartographie de notre monde.

Comme Edward Bond, elle sait que :
"toutes les révolutions sont inscrites au dos du calendrier".

Et elle ne cesse de le tourner et de le retourner, ce calendrier.

Dans La trilogie de Belgrade... Noël, les sapins...les bouts et les débuts d'année, la perte de soi... Dans Histoires de famille... la perte de l'innocence radicale, la perte de conscience...la perte de repère... la perte du "jeu"...
Dans La chute... la perte de la raison... la perte des frontières...la perte de ce qui nous constitue...
Dans Supermarché... la vitrine...le commerce, le cul, le fric, le mensonge à tous et à soi-même, la perte de mémoire...

L’Europe de l’Est... ce qu’elle est devenue.
A l’image de l’Occident, un grand supermarché.
Fascinée par ce qu'elle dévore des yeux, elle devient ce qu'elle dévore et qui la dévore.
Tout se vend et surtout tout s'achète
Le sens de l’Histoire est tombé dans nos trous de mémoire.
Les trous du temps.
Le mensonge est permanent.
Seuls à mourir, même nos fantasmes nous ont abandonnés.
Entre le sexe et l’argent, il y a un écart : le commerce.
La seule survie dans cette farce ?
Peut-être l’espoir d’être aimé.

le vertige est effrayant, la perte d'équilibre est fatale.
Si l'on tombe on meurt...

Nous allons tenter de jouer en équilibre.

Christian Benedetti