Nous préparons un spectacle à partir d’une idée originale de Fergessen, groupe électro-pop, implanté dans les Vosges.

Fergessen a adapté en musique une série de poèmes de Stevenson, extraits des recueils Jardin poétique d’un enfant et Chants du voyage.

C’est en travaillant à partir de ces poèmes, des correspondances de l’auteur, les Lettres du Vagabond et d’essais tels que Les Porteurs de lanternes, que nous inventons une forme située à la frontière entre théâtre et musique : une chambre d’écho des mots de Stevenson.

Nous imaginons un spectacle où la musique, au cœur, nous transporte dans l’imaginaire fantasmagorique de Stevenson. Un voyage musical dans des contrées lointaines où les sens sont sans cesse en éveil. Où la frontière entre rêve et réalité s’efface pour créer un vertige, une plongée dans les méandres obscures de l’inconscient et une remontée vers la lumière : « éclairer les ténèbres », telle était, selon ses propres mots, la vocation de l’auteur issu d’une famille de constructeurs de phares.

A chaque fois, nous cherchons en vain la poésie personnelle, l’atmosphère merveilleuse, l’arc-en-ciel de l’imaginaire qui enveloppe ce qui est nu et semble ennoblir ce qui est vil ; à chaque fois, nous voyons la vie retomber comme une pâte mal levée au lieu de s’envoler comme un ballon dans les couleurs du soleil couchant ; à chaque fois tout est vrai et tout est inconcevable car aucun homme ne vit dans la vérité du monde extérieur parmi les sels et les acides, mais dans la chambre fantasmagorique de son cerveau, là où les fenêtres sont peintes et les murs historiés.
In « Les porteurs de lanternes » Robert Louis Stevenson