Comment parler de l’égalité filles-garçons aux enfants d’aujourd’hui ? Les clichés sexistes perdurent malgré une évolution certaine des mentalités. Ils enferment les filles comme les garçons dans des rôles prédéfinis les empêchant de se réaliser pleinement. Comment lutter contre les stéréotypes ambiants qui s’enracinent dès le plus jeune âge et que certains adultes revendiquent aujourd’hui jusqu’à l’hystérie?

Le théâtre ?!

Le théâtre inclut et dépasse les «discours», en nous faisant entrer dans le sujet par la porte sensible, pour nous conduire politiquement et poétiquement à nos propres réponses. La pièce de Catherine Anne possède cette qualité élémentaire et lumineuse, sans jamais être simpliste, d’accompagner chacun au sens par le sensible. Son auteure instille la problématique du genre comme on créé un précipité en chimie, en trempant le masculin et le féminin, en un clin d’oeil plein d’humour, dans le temps des châteaux forts. Les personnages qui habitent «Sous l’armure», par l’incandescence de leurs sentiments et la modernité de leurs conduites, nous invitent à prendre place dans le débat sur le genre; notre place. Ce détour nous permet d’entrevoir l’universalité et la complexité du sujet. L’écriture en est magnifique de concision et de poésie.

Éléments de mise en scène... un théâtre de tréteaux

La mise en scène de ce texte écrit pour 8 personnages se fera dans une grande économie de moyens scéniques au premier rang desquels une réduction du nombre d’acteurs à 5 pour 8 rôles. Ils constitueront un choeur d’acteurs réunis pour raconter l’histoire et seront accompagnés, en scène, par un régisseur. Catherine Anne accepterait d’écrire, en prologue à sa pièce, une chanson pour ce choeur de narrateurs qui deviendraient ensuite les personnages de l’histoire. Au début du spectacle, le décor donnerait l’impression d’un jeu de construction, aux différents éléments simples et disponibles pour une construction du « je » (des boîtes coffres renfermant les costumes et accessoires, des perches de différentes tailles et quelques projecteurs). Le déploiement, à vue, de ces diverses « pièces » deviendra la scénographie changeante qui accompagnera le récit, créant chaque fois une aire de jeu nouvelle. Les comédiens, sous l’oeil de technicien, gèreront entièrement, les régies du spectacle (sons, musiques, lumières, accessoires et déplacement des décors, ...). Les costumes seraient de l’époque évoquée dans l’écriture car leur présence fera aussi le décor, et rendra visible ce jeu autour du masculin et du féminin, en partie lié au travestissement des personnages.

Christian Duchange