theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Septembres »

Septembres

+ d'infos sur le texte de Philippe Malone
mise en scène Michel Simonot

: Notes pour la mise en scène

Dans Septembres, le parcours de l’enfant –de sa chambre, à la ville, à la montagne- se raconte dans celui de la langue, des phrases, des mots, des syllabes. Le récit s’inscrit dans les dilatations, resserrements, répétitions, fragmentations, phrasés, scansions d’un texte quasiment jamais interrompu par une ponctuation. Septembres est un mouvement. Comme on le dit pour un corps qui chemine, tendu vers son arrivée. Comme on le dit pour la musique, que ce soit un concerto classique ou bien du rock.


Le sens de l’histoire que conte Septembres, l’émotion qu’elle provoque, surgissent de la combinaison entre la signification des vocables et la rythmique de la langue.
Le récit est visuel : il nous mène de lieux en paysages avec une précision ciselée.
Le récit est concret : il nous fait toucher les matières, les corps, les endroits.
Le récit sensuel : il nous fait ressentir les atmosphères, les climats, les chairs, les bruits.


Septembres est un texte politique. De l’intérieur d’une voix d’enfant -traversant sa chambre, sa ville, les ruines, la colline, les explosions- il nous fait comprendre sa transformation en kamikaze. A l’envers de toute démonstration, il nous introduit là où la raison se dissimule, s’absente au plus profond de soi, quand la pensée est conduite hors d’elle-même, et ainsi le corps reste seul, là, devant nous, à chercher sa voie, son issue.


Septembres est un poème et un chant.


Septembres est un texte physique. La voix et le corps ne font qu’un, pris ensemble dans le flux d’une respiration, d’un souffle toujours au seuil du souffle suivant, d’un mot au seuil du mot suivant.


Le texte -dans les transformations de ses structures, des rythmiques, des vocables, de la syntaxe, des sonorités- tire implacablement la voix hors du corps, sans possibilité de retour, de regard en arrière, vers le haut de la colline, pour redescendre vers le choix final. Ainsi, par le récit, l’enfant est conduit vers les explosions et la langue vers une une sorte de concassage .


L’acteur n’est, sur scène, ni l’enfant ni un conteur. Il est le corps vivant, devant nous, par lequel nous accédons à la langue de l’enfant et à son récit. Il n’y a pas d’incarnation de l’enfant mais de sa langue, de ses mots.


Cette écriture de Septembres et son enjeu nous interdisent une représentation qui ne proposerait, à chaque spectacle, que sa répétition réglée. L’interprétation du texte appelle une mise en travail de sa logique : être toujours au seuil du souffle nécessaire au parcours d’un chemin, celui d’une langue qui se répète, se fragmente, s’étire, se contracte, se déroule, revient, repart.


La représentation de Septembres sera conçue dans l’esprit d’une performance : le comédien et le compositeur-musicien maîtriseront en direct, ensemble, chaque soir, le déroulement, le flux des mots, des sons, telles les variations libres d’un musicien avec sa partition.
C’est sous la forme d’un dialogue en temps réel entre l’acteur et le compositeur, le texte et le son, que le spectacle rendra compte de ce voyage, de la transformation de la langue afin de rendre la clarté du récit et de ses dimensions.



Scénographie, son


Le comédien et le compositeur musicien sont présents, ensemble, sur le plateau nu. Le comédien dispose à volonté d’une diffusion amplifiée de sa voix, d’un dispositif d’enregistrement instantané, d’une possibilité de diffusion différée ou simultanée du texte qu’il interprète.

Le compositeur-musicien intervient en direct, en dialogue avec le comédien pour dessiner les espaces de diffusion de sa voix du comédien, ses amplitudes. Il diffuse du son, le travaille et le transforme.


Sur la base d’une structure invariante de jeu et sonore, le comédien et le compositeur font naître le texte en temps réel : ils disposent de codes de communication leur permettant de maîtriser ensemble leur interprétation.

La lumière, accompagnera le récit de l’aube au soir.

Michel Simonot

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.