: Entretien avec Anne-Cécile Vandalem le 17/12/2008
Pourquoi le titre (Self) Service ?
J’espère que le spectateur se posera la même question… J’aime les titres qui ne révèlent à priori pas trop d’informations sur le spectacle mais qui en revanche donnent une clé, grâce à laquelle le spectateur pourra rétrospectivement en comprendre le sens.
Une veillée funéraire… c’est la thématique du spectacle ?
Il s’agit, en effet, de la veillée funéraire de Sally à laquelle vont participer les membres de sa « famille ». Mais la veillée funéraire n’est pour moi qu’un prétexte. C’est le contexte d’une situation bien moins définie, le lieu d’une « auto-enquête » au cours de laquelle les protagonistes seront amenés à remettre en question le fondement même de leur existence. Au sens propre comme au figuré. Le sujet de (Self) Service est davantage un questionnement sur la notion d’individu. De sa capacité à se définir ou non en tant que membre d’un groupe.
Pourquoi as-tu voulu travailler sur ce sujet ?
La notion d’individu, de groupe, et d’appartenance ou non à celui-là est une question qui m’anime, parce qu’elle peut être sondée à l’infini, que ce soit dans un contexte familial, amical, professionnel ou social. Sommes-nous définis par ce que nous sommes ou par notre place au sein d’un groupe ? L’individu peut-il vivre ou même survivre s’il s’extrait/ou si on l’extrait de tout contexte social ? Dans son extrémité, cette interrogation peut également remettre en question ma place en tant qu’artiste : « Suisje ce que je propose ? Est-ce mon rôle ou mon oeuvre qui me définit en tant qu’individu ? ». Aborder ce sujet par le moyen de la fiction me permet de réviser de manière ludique ma place en tant qu’artiste, ce qui la rend mobile et je l’espère, vivante.
D’où est née l’envie d’écrire (Self) Service ?
Lors de mes recherches préalables à l’écriture de (Self) Service, j’ai découvert l’histoire
de Miss Christine (Sally) Beauchamp(1) ; une jeune femme qui a souffert d’un trouble de
personnalité. Son histoire est passionnante et le rapport de son médecin, le Dr Morton
Prince, est rédigé comme une véritable enquête policière, avec ses zones obscures et ses
rebondissements. J’ai rapidement décidé de m’appuyer sur cette lecture pour établir le
squelette de ce que serait (Self) Service.
D’autre part, ayant une forte attirance pour l’univers technique et les outils que cet
environnement peut me fournir, j’ai eu envie d’aborder cette histoire par le moyen du
son. De voir jusqu’où le celui-ci peut prendre en charge l’histoire qui est racontée. Cela
se décline sous plusieurs aspects, de la musique au traitement sonore à proprement
parler. Mais je ne vais pas en dévoiler plus car dans ce traitement se cache une des clés
qui permet de comprendre le spectacle.
Qui est réellement Sally ?
Laquelle ?...
(1) Morton Prince, La dissociation d'une personnalité : Etude biographique de psychologie pathologique, l’harmattan, 2005.
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