: Quʼen est-il de la peur ?
Je ne cherche pas à faire un discours sur les peurs qui cernent de plus en plus notre société. Il sʼagit
plutôt dʼêtre proche dʼune certaine réalité du monde quotidien traversé par les peurs qui lʼentourent.
Les peurs dʼune société à quoi peuvent-elles se résumer ? Au monde policier ? Aux peurs sociales ?
Peurs rêvées ou peurs réalistes. Lʼinsécurité est devenu un slogan, une manière de faire de la politique,
la crainte de lʼautre pour cacher ce quʼune société nʼarrive plus à établir – lʼégalité entre les hommes ou
tout du moins une démarche vers cette égalité. Aujourdʼhui la sécurité confisque tout et elle résonne
dans nos vies plus que nous nʼy pensons vraiment. Nos gestes les plus quotidiens dans nos rapports
avec les autres ne sont-ils pas régis par cette crainte sécuritaire sans que nous ne le soupçonnions
vraiment ? La chose sʼaggrave-t-elle ?
La peur navigue dans notre cerveau entre réalité et fiction. Nos dirigeants depuis de nombreuses
années manient cette peur de tout. La peur ici sʼassimile le plus souvent à la perte : perte de nos droits,
perte de la nationalité, perte de perspective pour nos vies, perte de notre retraite, chômage, sécurité
sociale. Dʼautres peurs sʼy rajoutent : augmentation en même temps que diminution de la délinquance,
accidents de la route etc. Notre oeil se vautre sur les statistiques et autres sondages qui aiguillent de
plus en plus nos façons de penser et de prendre la vie, voire la marche inconsciente de nos actions
pour nous protéger dʼun ennemi invisible.
Sans parler de la peur de lʼargent et du vertige de la finance qui nous renvoient à des peurs liées à nos
capacités ou non de réussite et à la bonne direction de nos vies, à la mort certaine, la peur la plus
commune et la plus ensevelie en nous.
La peur, comme un cancer, a ce don dʼêtre au fond de nous tapie attendant de sʼexprimer et de prendre
la possession totale de nos vies. Toutes ces peurs pourront traverser lʼécrit mais ne seront pas la seule
priorité. Elles animeront lʼimage, la toile de fond du récit. Entoureront la vie du texte comme lʼobsession
dʼune anecdote à raconter sans être le sujet principal.
La peur comme personnage entre dans nos vies et nʼa plus de nom, elle est là. Sourde en nous, elle
alimente nos réactions aux quotidiens, elle habite nos vies comme un virus. Depuis toujours elle est ce
qui alimente aussi nos désirs de vies et celle aussi qui crée les révolutions lorsque plus aucune porte
de sortie ne semble exister.
Je ne saurais résumer les chemins que prendra cette écriture tant la peur peut refléter dʼinnombrables
sentiments et sensations altérant ou précipitant nos vies vers le meilleur comme le pire.
Lʼécriture mêlera donc différents niveaux de peurs.
Il y sera question aussi de la représentation de la peur, du jeu des peurs, du plaisir de faire peur. Un
théâtre des formes de la peur commençant par le célèbre : « BOUHHH !!!! » qui en fit tressaillir et
pleurer de rire plus dʼun.
Hubert Colas
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