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Roberto Zucco


: Préliminaires

Roberto Zucco est un rêve éveillé.
Succo resurgit de la cuisse du Koltès.
La tragédie contamine le fait divers, le féminin le masculin, le pouvoir la soumission et le destin la révolte. Zucco dénonce la persécution minuscule et menue des hommes : il devrait effrayer… il rassure. Il devrait être fuit… il séduit. Il devrait être achevé… il console. Zucco lit l’invisible chez ceux qui l’entourent, il est au delà des lois, dans la pure nécéssité. Surgissent le héros tragique, l’humour, Shakespeare, la pantalonnade, le grand-guignol, le grotesque...


Des comédiens souples, mous, informes, interchangeables, personnages de ce rêve, changent d’habits et de sexe en permanence, échangistes. Se volent la parole et l’histoire. Se bouffent le bec. Se mangent. Différents membres invertébrés d’une seule bête monstrueuse, terrifi ante et drôle. Des clowns d’une cruauté jamais vue. Les gamins du gouvernement armés jusqu’aux dents, les musulmans en colère, les travelos en déroute, les bourgeoises de sortie et toute cette humaine vulgarité.


Sauf Zucco. Son carnage est une purifi cation. Son réseau s’étend, son poids disparaît. La tâche est sombre. Mais il ne peut pas cacher le sang. Comment alors accoucher devant tous ? Il veut être Icare, la sanction des dieux le transmue en Sisyphe.
Tout semble s’inverser, c’est Zucco qui est halluciné. Mais ce qu’il voit est vrai : les images de notre violence dans la relation aux immigrés, à la religion, à la loi, aux petites frappes, au viol, aux genres. Médiatisées. Les démanteler, démantibuler.


Regarder ce qui existe en vrai. Qu’avons-nous fait ? Qui avons-nous fabriqué ? Nos sociétés ont les criminels qu’elles méritent ! Les XXème et XXIème siècles ont fabriqué des détraqués solitaires kamikazes et sans masques. C’est peut-être votre fils madame !


La représentation de la pièce : la terreur de Zucco. Mystère moyenâgeux, rituel, cérémonie hommage de Koltès au sublime si ambigu de Succo.
Dans un éclat festif et coloré, dans une outrance du jeu ! Une célébration des morts amérindienne.
Se réveiller avec la sensation du vrai, comme on se réveille en train de pleurer ou bien après un rêve érotique avec l’incertitude d’avoir joui et ce trouble qui colle à la peau jusqu’au rêve suivant.


Reconstitution des faits, déjà vécus, impression de déjà vu, déjà dit. Dans l’enquête Zucco revit le même cauchemar.
Comme un jeu vidéo, des paliers franchis, des décors aux mêmes formes. Les morts sont différents ou pas, de nouveaux ennemis abattus au fi l des parties. Suis-je déjà venu ici... Ai-je déjà tué ma mère ?

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