En 1956, le Général Gamal El Nasser nationalise le Canal de Suez, et promet que les bénéfices reviendront aux Egyptiens. Aux yeux du monde arabe, l’Egypte est le premier pays du Moyen-Orient qui a osé se dresser contre l’empire britannique.
Les Anglais en retour agressent l’Egypte, aux côtés de la France et d’Israël. Nasser sort victorieux, mais il ne s’attendait pas à être attaqué par Israël. La politique antisémite de l’Egypte éclate.
Les Juifs d’Egypte doivent démissionner, leurs biens sont nationalisés, sur leurs papiers le tampon à la douane dit : « voyage sans retour » Toute la communauté européenne et toute la communauté Juive, 100 000 personnes, quittent le pays. On retrouve des Juifs Egyptiens aux quatre coins de la planète, en Espagne, Suisse, Italie, Angleterre, France, aux Etats Unis, au Brésil, et même en Australie.
Les Juifs vivaient en Egypte depuis 25 siècles.
Certains d’entre eux étaient «anti-sionisme».
La plupart parlait arabe.
C’est aussi pour ça que je souhaite évoquer cette partie peu évoquée de l’Histoire du monde arabe. Car il me paraît important de dire aujourd’hui qu’on peut être Juif et Arabe. Je suis même tentée de croire que si les Juifs n’avaient pas tous quittés le Moyen-Orient, le conflit israélo-palestinien aurait des chances de trouver une issue. Car certains pourraient encore témoigner de la possible entente...

J’ai tenu à encadrer cette histoire par deux moments symboliques, la poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, puis la mort d’Yitzhak Rabin tué non pas par un musulman mais par un Juif intégriste. On voit qu’il n’y a pas de haine irréversible entre Juifs et Musulmans... Il y a des intégristes des deux côtés et, surtout, de la misère qui n’a jamais été endiguée. Je n’écris pas pour dénoncer le sort réservé aux Juifs, pour victimiser une religion plutôt qu’une autre, je veux simplement rappeler le temps où Juifs et Musulmans ont cohabité dans le Monde Arabe en se respectant.

Jalie Barcilon