Le père est mort. Sa fille le pleure. Son fils s'organise. Dans l'espace restreint de la chambre funéraire, ils vont être confrontés au défilé de personnes ayant connu le défunt. Entre les rires, le chagrin et la colère, l'absurdité de ces rencontres va les amener à reconsidérer les certitudes qu'ils avaient sur leur père. De scène en scène, les langues se délient, les personnages rient, pleurent, délirent et certains poussent même la chansonnette.

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Ce spectacle est le premier de la compagnie l’Arsène. Il est né avec comme matériau premier l’envie des deux comédiens. L’un voulait traiter du père, l’autre de la perte. L’association des deux thèmes a donc mené au sujet du deuil paternel. La volonté de se nourrir avant tout de l’histoire des comédiens les a conduits à commencer sur un plateau nu, sans texte, avec simplement le thème du deuil à vivre. Partir du rien, du vide laissé par la perte et le remplir peu à peu. Le remplir par de l’organisationnel, du concret, par de l’émotion et aussi par des souvenirs.

Le fil conducteur est l’empreinte : celle laissée par le père à ses enfants et au reste de son entourage. Que laisse-t-on derrière nous ? De quelle nature est cette empreinte pour ceux qui nous ont connus ? Laisse-t-on de soi une trace uniforme et cohérente ? Laisse-t-on aux autres une image consistante ou bien, au contraire, parsemée de doutes ? La volonté des comédiens a été de se confronter à ces questions en explorant le souvenir d’un homme au travers des différentes personnes qu’il a connues, chercher dans chacune la nature des bouts de soi que l’on laisse.

Anne-Claire Joubard, Arnaud Nédélec