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Radio clandestine, Mémoire des fosses ardéatines

+ d'infos sur le texte de Ascanio Celestini traduit par Olivier Favier
mise en scène Dag Jeanneret

: Le théâtre-récit

À partir du milieu des années 1990 émerge en Italie un courant de théâtre nommé teatronarrazione, que l’on peut traduire en français par théâtre de narration ou théâtre-récit, porté par des artistes toujours plus nombreux et des générations variées. Cette forme théâtrale épique replace au coeur du dispositif théâtral l’art de l’acteur-narrateur et l’objet que sa parole et son corps engendrent, le récit.


Le teatro-narrazione hérite de nombreux modèles ; il peut en particulier être considéré comme un avatar contemporain du théâtre de monologues de Dario Fo, et de son projet culturel et politique. Les récits du teatro di narrazione puisent leurs racines et leurs modes de fonctionnement dans la tradition fabulatoire populaire des conteurs-narrateurs, mais utilisés pour relater des évènements d’histoire et de mémoire collective tragiques, ils sont aussi travaillés sur le mode de la reconstitution documentaire, assumant une dimension civique et politique. Tous les phénomènes d’hybridation générique dont joue le teatronarrazione contribuent à soutenir ce projet civique, et à lui conférer autant d’épaisseur que de richesse.


Marine Bachelot




Le théâtre-récit est né de la crise profonde - crise des idéologies - qui a frappé l’Italie - laboratoire de l’Europe - dès 1978, année où fut assassiné Aldo Moro.


A cette crise politique s’est ajoutée une crise morale, matérielle et culturelle, qui touche aujourd’hui la France. Dès ses débuts, le theâtre-récit a dû se passer de ces lieux appelés théâtres pour pouvoir faire du théâtre.


Le théâtre-récit ne se définit pas comme un théâtre pauvre. Mais la nécessité l’a porté aux origines du théâtre.


Le théâtre-récit est une forme dramaturgique simple, portée par un acteur-auteur venu raconter une histoire. Décors et costumes y sont neutralisés : la scène et les vêtements sont sombres, c'est-à-dire sobres, l’éclairage réduit à l’essentiel. Une chaise est parfois le seul accessoire présent. L’attention du spectateur, si elle doit être, est portée sur l’acteur, sa parole et son jeu.


Dans le théâtre-récit, la beauté, si elle doit être, jaillit de la simplicité.


Dans le théâtre-récit, le risque naît de l’union de la parole et du sens. L’acteur-auteur doit trouver une bonne histoire. Ensuite, il doit chercher une bonne manière de la raconter.
Matière mouvante, comme la vie.


Olivier Favier

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