Quatre acteurs du collectif Dérézo de Brest, un seul masque en bois peint, crée par le facteur I Made Anom de Mas à Bali, quatre textes écrits en répétitions par le collectif Lumière d’août de Rennes. Bali / Rennes / Brest.

Un masque et un texte sur mesure, pour acteur en démesure.

En cours de répétition, il y a quatre solos écrits sur mesure pour quatre comédiens. Au final, au centre de la scène, un masque balinais.
Un seul masque en bois peint. Trait d'union entre interprètes virtuoses et les écritures contemporaines, ce visage tribal va encaisser successivement les quatre corps sans broncher.

Le masque ici déroule les paysages de l'excès, multiplie les regards sur notre société moderne, s'encanaille d'un droit de regard absolu, cruel, sur nos manies contemporaines. Etonnante capacité de transformation d'une sculpture de bois qui peut changer de sexe, d'émotions, d'univers, de sens à chacun des passages de comédiens.

Quatre solos donc, mis en scène en un passage de relais. Quatre corps mais un même visage. Un dessin hérissé de la communauté des hommes. Travail d’acteur déconcertant au croisement du théâtre et du réel.
Etonnante capacité de transformation d’une sculpture de bois qui peut changer de sexe, d’émotions, d’univers, de sens, à chacun des passages.
Sensation aiguë de modernité au coeur du primitif.

Que nous dit cette galerie de figures que rencontre le spectateur ?
Elle nous parle des relations homme-femme, patron-employé, du pouvoir, des revendications, du bien et du mal. Et donc, bien sûr, de politique, et notamment des mécaniques politiques qui agitent au quotidien notre époque.
On ne sait plus très bien : Qui parle ?
Mais c'est un monde qui nous regarde et qui nous livre le bruit de notre époque.

Charlie Windelschmidt