: Mettre en scène la magie
La rencontre avec Eric Didry
« La fabrication de Qui-Vive a été un laboratoire intense et collectif – les
magiciens ont sans cesse des idées, ils sont toujours prêts à inventer des tours.
La magie développe une relation multiple avec le public : elle propose au
spectateur de prendre la parole, de venir physiquement sur scène, de choisir, de
décider, de répondre à des questions. Mettre en scène un spectacle de magie,
c’est se préparer à des spectateurs différents à chaque représentation, c’est
accueillir les différentes énergies d’une salle. Qui-Vive est un spectacle joueur :
objets, éléments de décor, costumes, voix, personnes, tout est susceptible de
changer, de se transformer, de disparaître.
Pendant les répétitions, j’ai proposé à Carmelo, Kurt et Thierry de raconter leurs
expériences de magicien en public. Le récit est un exercice d’apparition : faire
apparaître des lieux, des objets et des personnes ; il fait revenir des sensations
et des pensées qui traversent le magicien sur scène. Ce travail d’acteur demande
une parole personnelle. Il nous a aidés à nous éloigner de la figure traditionnelle
du magicien. Au delà de leur étrangeté – des tours de magie sans aucun
accessoire – les récits m’ont renseigné sur leur pratique de magicien. C’est à
partir de cette pratique que nous avons trouvé comment mettre en relation la
magie et le monde. En explicitant les principes de la magie, en dévoilant des
tours, on fait apparaître du réel. La magie agit comme un révélateur et l’humour
nous aide à rester sur le qui-vive. »
Eric Didry
Sur toutes mes créations, j’ai toujours ressenti le besoin de travailler avec un metteur en scène, un directeur d’acteurs. J’avais vu le spectacle La Loi du Marcheur, mis en scène par Eric et dans lequel il y avait des passages interactifs où les spectateurs pouvaient s’exprimer. Je me suis aperçu que nous avions des interrogations communes : comment faire arriver l’improvisation et l’interaction au milieu d’un spectacle très écrit, comment éclairer le public ? Je voyais aussi qu’Eric s’intéresse aux acteurs, aux interprètes – il enseigne, il a travaillé avec des danseurs. Pour Qui-Vive, un des enjeux du travail d’interprétation était de travailler sur les personnes et non sur des personnages ou des stéréotypes comme dans la magie traditionnelle.
Thierry Collet
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