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Quartett

mise en scène Jean-Luc Ollivier

: Nouvelle étape dans un parcours créatif

Pour Jean-Luc Ollivier, la transversalité des disciplines est au coeur de la création théâtrale contemporaine.


Lorsqu'il propose de monter Quartett, Jean-Luc Ollivier réfléchit simultanément à un dispositif. Une mise en relation intime du texte original et des spectateurs au moyen d’une installation qui favorise cette proximité physique et sensible – le spectateur se retrouvera littéralement au plus près, sans le rapport de séparation frontal inhérent au théâtre traditionnel. Une expérience donc.


Un spectacle = un dispositif


La particularité de ce projet tient dans sa scénographie. A mi-chemin entre art plastique et théâtre, elle se présente sous la forme d’une installation, un espace de jeu dans lequel acteurs et spectateurs seront amenés à cohabiter.


Le dispositif est un espace carré de 8 mètres sur 8, constitué de châssis de 3 mètres de haut. Il peut être installé sur la scène d’un théâtre, mais aussi dans un gymnase, un hall ou à l’extérieur.
C’est une proposition très pure et simple dans sa parfaite géométrie.
Les châssis sont tendus de tulle noir, la structure peut donc à loisir devenir transparente ou rester opaque. Cette installation, à l’arrivée des spectateurs, ressemble à un décor qui se serait refermé sur lui-même. On est, visiblement, à l’extérieur.


On distingue, à l’intérieur des images en noir et blanc, peut-être une silhouette.
Après un prologue à l’extérieur de ce cube noir, les spectateurs sont invités à pénétrer à l’intérieur du système.
Pour le spectateur, c’est physiquement entrer dans le jeu.


L’intérieur est pensé en miroir. Deux espaces (gradins miniatures sur deux rangs) pour les spectateurs se font face, libérant un espace de jeu de 4 mètres sur 8. Les deux autres côtés sont des écrans noirs où peuvent être projetés films, photos, ou textes. Comme dans un miroir, les images sont identiques de chaque côté. Deux vidéoprojecteurs diffusent ces images et constituent la seule source de lumière de la représentation. Un troisième complète l’éclairage du sol (une simple arrivée électrique de type 220 v. est donc suffisante pour installer la structure. Pas de projecteurs, pas de son. La scénographie se veut en marge d’une exploitation classique dans tous les domaines).


C’est à la lueur noire et blanche des projections que ce déroulera la cérémonie des retrouvailles de Merteuil et Valmont. Les limites usuelles entre espaces de projection, espaces des acteurs, espace du public sont donc en permanence remises en jeu et interrogées. Les protagonistes circulent essentiellement dans la partie centrale du dispositif, mais aussi derrière un des groupes de spectateurs, ou même derrière la cloison de tulle.


Cette boîte à images dans laquelle les lignes se déplacent pour changer les points de vue, cette camera obscura, ce train- fantôme d’un voyage immobile au pays des vrais monstres, devrait permettre d’éclairer autrement, et dans tous les sens, l’oeuvre de Heiner Müller, et proposer aux spectateurs une expérience sensible et une approche véritablement singulière de la matière même qui constitue le théâtre. Au plus près des acteurs.

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