« Au Mexique, les habitants du village d’Alberto mettent en scène chaque semaine le passage illégal de la frontière comme s’il s’agissait d’une activité touristique banale, une sorte de jeu de rôle grandeur nature. (…) Nouvelle forme de catharsis, ce rituel exprime quelque chose de la désertion culturelle tout en cherchant une manière de lui résister. La communauté semble en effet se recréer grâce à cette mise en scène collective du mouvement du départ. À travers elle, la condition de migrant est valorisée au lieu d’être vécue comme une fatalité honteuse. Il y a là une subversion subtile reposant sur un mélange d’absurde et de tragique, présentée ici sous la forme d’un film tourné sur place »

«Deux Mexicains, une Espagnole et un Français, se rencontrent pour jouer un jeu de rôle. (…) Peu à peu, les frontières entre la réalité et le jeu, le vrai et le faux s’effacent et les contradictions intimes et politiques de chacun apparaissent. Grâce à la représentation de cette expérience limite, les dénis de racisme et de nationalisme sont levés et mis en partage. Comme dans un long plan séquence, une forme de huis clos, on assiste à l’évolution des liens entre quatre personnes qui se mettent progressivement à nu au cours de ce jeu de rôle. »

Allio-Weber