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Le Chevalier de La Barre - Portrait d’un jeune homme


: Note de la Compagnie

Le 9 Aout 1765 une statue du Christ s’élevant sur le Pont neuf d’Abbeville fut tailladée à plusieurs endroits par « un instrument tranchant ». L’émotion fut vive dans la cité, car selon l’évêque d’Amiens, c’est Dieu et non pas seulement un symbole qui avait été frappé. On cherche le ou les coupables. On appelle à la délation. On interroge, on enquête, on désigne. On ne trouve personne.
Puis On se souvient de cette bande de jeunes, petits nobles oisifs et turbulents. Et surtout d’un certain François-Jean de la Barre, issu d’une famille désargentée et recueilli par sa tante. N’a-t-on pas vu passer ces voyous, en juillet, devant une procession à la vierge Marie, sans enlever leurs chapeaux. Belleval, le lieutenant de police d’Abbeville a quelques comptes à régler avec ce François-Jean et sa tante.
L’affaire chevalier de la Barre peut commencer…Elle se terminera le 1er juillet 1766 par l’exécution d’un jeune homme de 19 ans poing et langue tranchés, décapité puis brulé en place publique.
Avec l’affaire Callas et Sirven, la Barre est une des causes défendues par Voltaire et Diderot.
Elle défrayera les chroniques des cours européennes de l’époque.
Le chevalier de la Barre deviendra le symbole de la laïcité. Mais lui, n’a-t-il pas été victime d’enjeux qui le dépassaient, de courants de pensées qui se disputaient la main mise sur la société civile bien au-delà de son crime supposé.
Une conjonction d’intérêts bien plus qu’un complot a fait de ce jeune homme un supplicié.


Il lisait des livres grivois et chantait à tue tête les chansons paillardes de son temps, la belle affaire ! Il cassait les carreaux du lieutenant de police et de quelques maisons de notables, la belle affaire ! Il jurait en public et possédait le dictionnaire philosophique de Voltaire, (interdit mais que toute la noblesse parisienne se targuait de connaître), la belle affaire ! Il insultait les prétendants qui courtisaient sa tante, et pressé, passait devant une procession sans s’arrêter ni saluer, la belle affaire ! Il vivait une jeunesse. Il était de son temps, celui juste avant une révolution. Il est donc devenu un symbole à abattre avant que ne soient abattus tous les symboles d’un système, appelé dans les livres d’histoire : « l’ancien Régime ».

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