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Pop-Up Cirkus

Fatna Djahra ( Mise en scène ) , Titoune ( Mise en scène )


: Quelques notes

Petit historique


Le parcours professionnel Fatna Djahra est marqué par une longue expérience dans le spectacle pour enfants.


"Avec Balthazar fait son bazar joué au Théâtre de marionnettes de Genève en 2005, spectacle co-écrit/joué/mis en scène avec Michele Milner, être à l’origine du processus de création a été pour moi déterminant et créer pour la petite enfance est désormais incontournable. Lors de notre collaboration autour de Balthazar fait son bazar, Einat Landais (facteure de marionnettes à Paris) et moi-même avons découvert un langage commun et une fascination pour le livre Pop-up. Pop-up Cirkus est un concentré de mes passions : le cirque, le théâtre, la marionnette.


Le point de départ de Pop-up Cirkus est un festival de cirque, à Genève, en mars 2009.
Plusieurs chapiteaux, plusieurs cirques invités, des spectacles à profusion et rien pour les tous petits.
Le pari, sous forme de commande, est lancé et onze présentations de "Un petit tour de piste", sont proposées sous trois chapiteaux.
Suite à l'accueil chaleureux d'un public de plus en plus nombreux, l’aventure s'est donc poursuivie.
Cette commande, petite forme de cirque pour les enfants dès deux ans sera l'ébauche du Pop-up Cirkus et marque la naissance du Théâtre l’Articule.
Pop-up Cirkus est la première création de la Compagnie, présentée au Théâtre des Marionnettes de Genève du 11 au 21 octobre 2010.


Dans ce cirque de papier, il ne manque que les barbes à papa ! Dès la fin du spectacle, les enfants ne manquent pas de venir voir de plus près et saluent leur animal ou artiste préféré. La magie de ce moment, entre les enfants et les marionnettes, opère parce que tout reste vrai, vivant. Ils saluent les marionnettes pour ce qu’elles ont fait, pour leur densité héroïque. Ce moment me bouleverse toujours.


Le cirque, le théâtre et la marionnette… Trois ingrédients savoureux pour emmener les p'tits loups dans un voyage qui sera, pour beaucoup d'entre eux, le premier dans le monde du spectacle."


Note d'intention



Dans ce spectacle, le jeu théâtral invite le public à une lecture dynamique et vivante d’un grand livre pop-up (livre animé permettant le déploiement du décor et des personnages).


Le spectacle trouve son essence dans la proximité et la complicité entre le spectateur et la conteuse, autour du livre. Dès le livre ouvert, la conteuse se met en jeu avec humour et dérision. Elle donne vie au dessin, aux personnages, les figures volent. La conteuse manipule, joue, s’amuse, incarne elle-même un personnage et ce moment de « lecture en volume » devient un spectacle de cirque dans toute sa magie.


On entre dans le livre comme sous un chapiteau. L’enchantement est là. Les enfants possèdent cette disposition incroyable : la faculté d’y croire vraiment.
Dans la relation entre l’adulte et l’enfant, le livre tient une place privilégiée. Un lien intime se tisse entre la personne qui lit le livre et celle qui écoute. C’est un lien qui repose sur la sensibilité, l’échange, le partage, l’imaginaire, la confiance… et l’ouverture sur le monde.


L’enjeu de la scénographie et de la mise en scène se confond avec celui de l’univers circassien : le spectaculaire, l’éphémère, l’immédiat. L’univers de simples pages inanimées se mue en un espace onirique. Le livre se transforme en un objet marionnettique. La page se déplie, devient volume, et l’histoire de se mettre en relief. Tambour battant, la conteuse se transforme en Madame Loyale, maîtresse de cérémonie, l’indispensable figure du cirque traditionnel. Au fil des pages et de la musique, les numéros se succèdent, petits tours de piste côtoyant prouesse et poésie.


Ce spectacle s’adresse aussi aux parents, toujours présents auprès de leur enfant pour ce moment en famille. Le prodige au cirque n’est-il pas de toucher aussi la part d’enfance lovée en chacun de nous ? Dans ce lieu de l’étrange et du merveilleux, nous rendons un hommage « clin d’œil » tout particulier à Alexandre Calder[1], le Monsieur incontournable du « Petit cirque ».


Univers esthétique


Le livre Pop-up est un objet d’émerveillement pour Einat Landais.
"L’aplat qui se redresse et se met en relief, relève de la magie. J’ai toujours porté un grand intérêt pour la feuille qui devient volume, le trait qui évoque un espace, ce mystérieux passage de l’un à l’autre. Le mécanisme est astucieux, la matière est légère, maniable, pliable, noble et populaire à la fois : le papier. Matériau premier par excellence, il évoque aussi l’éphémère, le fragile, et de ce fait, correspond tout à fait à l’univers du théâtre et du cirque.
Nous avons eu envie de créer un bel objet, un objet précieux.
Nous sommes parties de notre mémoire du cirque, dans sa tradition classique. Le graphisme s'inspire des vieilles affiches et gravures de cirque du début du siècle dernier. L’illustrateur I.Y. Bilibine[2] et l’univers ludique de l’artiste pluriel P. Fornassetti[3] ont été également une source d’inspiration"


Dans les livres pour les tous petits, l’image prend le pas sur le texte. L’enfant entre dans le livre par l’image. C’est elle qui suscite en lui l’envie de découvrir l’histoire. Dans ce spectacle, les dessins, les couleurs, la composition des décors, racontent déjà l’histoire d’un cirque d’antan au charme suranné. Tout y est cousu main dans le respect de la tradition, reflet d’un monde fantasmé avec la naïveté de son temps. Reprenant le principe du théâtre de papier du 18ème siècle, les personnages sont des marionnettes plates, en papier, dessinées, peintes et découpées, comme les décors. Ils peuvent être posés sur l’aire de jeu comme les pions sur un échiquier. Chaque personnage est articulé selon les besoins de ses exploits. La confrontation du papier dessiné avec d’autres matières en volume : boutons, tissus, laiton, ballon de baudruche… ajoute une dimension scénique dans un « va-et-vient » avec le dessin.


Univers musical


La musique originale, signée Julien Israelian, mélange les univers forains aux terres de l’enfance.
Entre fanfares et jouets musicaux pour enfant, elle évoque l’insolite et l’extraordinaire. Partenaire à part entière de cette création, elle se réfère à l’univers du cirque avec subtilité.


Elle s’ouvre en même temps que le livre et ponctue le spectacle. Chaque numéro développe son propre sujet musical qui le rythme et l’amène vers une dimension onirique. Les intermèdes identiques entre chaque numéro marquent l’annonce sonore bien connue des enfants : « Vous pouvez tourner la page ».


L’univers musical poétique de Julien Israelian ajoute à la dramaturgie du spectacle ; il met en relief les moments de suspense, d’action ou d’émotion.

Notes

[1] Alexandre Calder : Il naît le 22 juillet 1898 à Philadelphie et décède le 11 novembre 1976 à New York. Ingénieur de formation et célèbre pour ses sculptures (stabiles et mobiles, assemblages de formes animées par les mouvements de l'air), il a aussi développé une œuvre graphique, notamment des lithographies et des gouaches sur papier. Fasciné par le monde du cirque, il construit des personnages et des décors faits de fil de fer et d’objets de récupération qu’il met en scène, de manière très ludique, lors des représentations du « Grand Cirque Calder » où il joue le rôle de maître de cérémonie, de chef de piste et de marionnettiste.

[2] Ivan Yakovlévitch Bilibine (1876 – 1942) : Né dans une famille bourgeoise de Saint-Pétersbourg, il choisit rapidement d’étudier la peinture plutôt que le droit. Dès 1899, il illustre ses premiers contes, s’inspirant de l’art populaire qu’il découvre avec enthousiasme lors de ses nombreux voyages à travers la Russie. Membre actif des cercles artistiques d’avant-garde, il est de ceux qui renouvellent complètement l’art russe et le font connaître dans le monde. Illustrateur, peintre, créateur de costumes et de décors, cet artiste nomade vivra successivement au Caire et à Paris, mais retournera en Russie en 1935.

[3] Piero Fornasetti (1913 – 1988) : Né à Milan, il est l'un des grands artistes du 20ème siècle. A la tête d'une oeuvre multiforme, P. Fornasetti est une personnalité essentielle des années cinquante. Il poursuit, entre 1935 et 1988, une recherche acharnée, se créant une mythologie personnelle et unique, un monde imaginaire dont il ne cesse de varier les éléments. Il exprime son art autour de multiples supports (l’architecture, la gravure, la peinture, le mobilier, la verrerie, la porcelaine, le tissu…) dans un style ludique et imaginatif, mêlant l’illusion et la magie à ses déclinaisons diverses et variées.

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