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Plus tard j'ai frémi au léger effet de reverbe sur "I feel like a group of one" (Suite Empire)

+ d'infos sur le texte de Renaud Cojo
mise en scène Renaud Cojo

: Plus Tard…

Le delay ou écho sert comme la reverbe à la spatialisation du son. D’ailleurs reverbe et delay sont à la base les mêmes choses à savoir des réflexions du son. La principale différence est, que le delay ou l’écho correspond à une ou plusieurs réflexions précises et distinctes tandis que la reverbe est le résultat du mélange d’une multitude de ces effets et qu’on n’entend plus distinctement les réflexions.

Alors que le projet « Et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust » était vécu comme une expérience nouvelle, j’ai souhaité avec ce deuxième volet offrir une version accomplie ou en écho au premier opus : Une Suite Empire.
D’abord dans sa méthode de production, ce projet s’inscrit dans un continuum où la recherche de financement via l’épuisante « tournée d’éventuels co-producteurs » ne participe plus ou à minima (fidélité de vieilles amitiés) à l’élaboration du geste artistique.


Nous le savons par expérience, trop de temps passé à essuyer ; au pire les silences, au mieux les refus des uns et des autres, nuit à la présence au plateau, au désir neuf et trop souvent reporté.

Contraints, mais toujours soucieux d’en détourner l’amusante réalité, nous acceptons le marché, nous mettons en place un « produit » et le proposons à sa circulation, selon la loi de l’offre et de la demande. Crash test, produit-pilote, qu’importe la syntaxe économique quand il s’agit de toute façon d’un aveu d’échec. Mais cette fois cette « méthode » s’invite insidieusement dans le processus même de la recherche. Nous y reviendrons.
Mais ? Ce « nous » ici qui s’exprime par une humilité feinte, quel est –il ? Comment le pronom décliné au pluriel amène doucement à la réflexion proposée par Novalis (1772-1801) qui envisageait l’homme parfait comme « un peuple en petit », à cette foule qui grouille en nous ?
C’est principalement à ce « nous » qui se soustrait au je, que ce projet investit d’une façon plus radicale la schizophrénie annoncée par Bowie-Ziggy déjà traitée dans mon premier opus.
L’expérience comme matériau livré à ces possibles soi-même, à ce délire égocentré de l’être-parfait participe à l’aventure de cet effet de réverbération ou « réverbe » et qui donne écho à cette suite. L’égo en est l’enjeu, le puzzle constitué de cette foule de soi(s)-même(s).
Pendant une année, alors que le premier volet « Ziggy » était joyeusement accueilli dans divers lieux de la diffusion du spectacle vivant en France et ailleurs, j’investissais le champ des réseaux sociaux à travers de nombreuses déclinaisons de ma personnalité et sous forme de différents pseudonymes. Je poursuivais ainsi la quête entamée, élargissant le champ d’investigation, et vérifiant le « graphe social », cet ensemble des relations de toutes les personnes impliquées dans le flux internet.
Et ce « soi-même » cherchant sa(ses) place(s) au milieu d’un chaos orchestré de main de maître par les nouveaux marchands d’amis, que le Petit Prince n’aurait pas renié n’a fait qu’empiré… A suivre…


P.S : A certaines heures de la journée, alors que je m’adonnais à l’exercice de fraternisation, Bowie, encore, chantait « I feel like a group of one » sur son morceau « Teenage Wildlife » (1980).
J’en ai aimé le léger effet de reverbe.

Renaud Cojo, La Chartreuse, Villeneuve-lès-Avignon

février 2010

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