: Mot du metteur en scène
Plume et Pon, son acolyte musicien à la basse électrique, viennent faire leur numéro,
un numéro un peu bancal pour un cabaret décati. Plume nous raconte ses étranges
aventures : il vit un quotidien singulier, absurde. Pour lui, tout se dérègle, toujours.
Il est constamment précipité dans un monde onirique, parfois cauchemardesque,
mais toujours ludique. Pon l’accompagne. Forcément, très vite, le naturel prend le
dessus, la représentation se dérègle mais Pon veille…
Plume est en effet le genre d'homme qui se fait amputer d'un doigt pour un banal
« bobo », qui se fait voler sa maison pendant son sommeil, avant qu'un train ne
traverse sa chambre à coucher et découpe sa femme en huit morceaux. En voyage à
Berlin, il se fait détrousser par une mère de neuf enfants et ses voisines; invité dans la
haute société, il est provoqué en duel par tous les hommes présents, s'en débarrasse
(il ne se laisse pas faire, tout de même) mais se retrouve pendu au plafond ; il se fait
alors cueilleur de têtes, participe à des réunions de cul-de-jatte, s'improvise touriste à
Casablanca, rencontre une étrange Reine du Danemark.
Personnage central de treize histoires écrites entre 1930 et 1934 par Henri Michaux,
Plume est une sorte de double de l'auteur. Il est cousin de Charlot, une référence
revendiquée par Henri Michaux. Selon Michaux, le poète par excellence est bien
Charlie Chaplin qui « a eu une action telle, a tant réconcilié de gens avec la vie qu'on
pourrait l'appeler un des bienfaiteurs de notre époque ».
Sylvain Maurice
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.