J'ai pour projet d'arrêter de faire la mouche, bloquée contre la vitre, bzz, bzzz, bzz, bien bruyante ; alors que la fenêtre est ouverte !

C'est un spectacle plutôt du genre solo, drôle et grave, accompagné parfois de musique. Avec du silence autour des mots, comme quand on est surpris par la vie, qui se découvre dès qu'on la regarde.
C'est ça ! C'est un spectacle sur la vie.

En passant par toutes les peurs. Youpi !
Celle du ridicule, qui ne tue pas et c'est certain ; parce que s'il tuait, mon ego serait déjà mort !
Celle de souffrir. Quand j'ai compris que résister à la souffrance était une plus grande souffrance, la traverser fut un soulagement.
Et la peur de la mort, bien sûr ! Mais à quoi ça sert d'avoir peur de perdre la vie si on n'est pas content quand on l'a !
Bon, justement, j'ai la vie et j'en suis bien heureuse. Même si je me rends compte que le reste du voyage s'appelle "vieillir".
Ah la la, comment trouver du sens à ce voyage où l'on met de plus en plus de temps pour aller de moins en moins loin !?
Quand on est jeune, on est souvent des jeunes cons. Tout le travail consiste à ne pas devenir de vieux cons.
Et j'ai la vague impression que le seul moyen, c'est "aimer".

En fait, oui, le spectacle, c'est un trajet de la peur – qui réduit le cœur – à l'amour – qui détruit la peur.
Alors réparer le cœur et ses plaies, où la peur, voyant le terrain libre, s'est nichée, comme le fait un coucou.

Puisque la blessure fait une déchirure, … elle (me) laisse voir ce qu'il y a de l'autre côté.
Et par la faille de cette blessure, je pourrai inviter les gens, pieds nus, à traverser mon cœur.

Michèle Guigon