theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Phèdre le matin »

Phèdre le matin

d'après [Phèdre] de  Platon
mise en scène Marie Piemontese

: Présentation

Un rendez-vous numérique avec une femme « vieille comme le monde »

À l’heure où les cauchemars s’enfuient à tire d’aile, où les vibrations sonores montent avec la lumière, Phèdre, notre contemporaine, passe au crible ses errances nocturnes avant de se réfugier hors champ. Jusqu’au bout de la nuit, elle a traqué de son objectif photographique le jeune Hippolyte qu’elle désire, son image. Maintenant, elle nous offre la sienne via Skype, présente à l’écran, en direct et en retrait. L’image délie la parole et délivre les corps du toucher, elle les met à distance. L’œil vidéo-photographique est un autre soleil qui fouaille les ombres, perce la réalité et engendre les aveux. L’éloignement protège l’expression des passions, évite d’être dévoré par elles, en manifeste les traits comme cosa mentale. Connectée à nous via un jeune messager silencieux, Phèdre s’inscrit dans les unités de temps, de lieu et d'action reliées par l'archet d'un violoncelle tenu par une jeune femme. Ses exercices s’allient aux confessions en cours, dans les harmonies de la confidente qui apaise en musique les brûlures du regard.


Phèdre la légendaire, celle qui nous vient de l’Antiquité grecque, celle qui est prise malgré elle d’un désir interdit pour le fils de son époux, Phèdre vient parler par le truchement d’un réseau numérique. C’est pourtant bien aujourd’hui qu’elle parle. Elle est photographe. Elle court les nuits à la poursuite de jeunes gens dont Hippolyte, ce beau-fils qui la fascine. Elle court les nuits à prendre clandestinement des clichés photographiques puis au matin elle rentre s’enfermer dans sa chambre. C’est de cette chambre où elle s’est déjà retranchée qu’elle parle, dernier rendez-vous avant sa sortie à la prochaine tombée du jour.
Ce rendez-vous est un rituel qu’elle partage avec une jeune fille qui, elle, s’exerce tous les matins à jouer du violoncelle. La jeune-fille l’écoute, travaillant sa musique comme on griffonne sur un papier, persévérant presque machinalement au violoncelle, traversée par les déclarations de Phèdre comme par des remous qu’elle essaie de contenir, devant celle qui pourrait être sa mère. Le public est là, autour d’elles, chœur possible.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.