La pièce de Zelenka est incontestablement drôle. Mais pas seulement. Au-delà du rire elle nous parle du présent. Ne l'avons-nous pas en nous, cette folie ordinaire, qu'il convient de laisser sortir de temps en temps pour (justement) ne pas devenir fou ?

L'humour percutant de Zelenka est un moyen, non une fin. Il présente une peinture en creux du monde actuel, un monde où nous sommes à la recherche de l'autre : famille, amis, amours, jusque dans notre rapport aux objets, au monde.
Un monde agité et incertain où ont pris fin les utopies collectives, où il est difficile de se parler, de se comprendre et de s'aimer, chacun enfermé dans sa solitude. Mais loin du simple constat pessimiste, Zelenka nous montre des personnages généreux, qui sans cesse essaient, inventent des solutions (parfois loufoques, souvent poétiques), vont de l'avant, et finalement y parviennent et nous propose une réflexion drôle mais subtile sur la société d'aujourd'hui.

Qu'est-ce qu'être fou ? Être normal ? Comment briser la solitude ? Le silence ?

En quoi nos mécanismes familiaux et sociaux nous définissent-ils ? Nous emprisonnent-ils ?
Et surtout : pouvons-nous encore agir ?

Et si nous acceptions l'échec comme moteur d'un processus d'essai-erreur ?
Et si nous acceptions de nous battre?

Ever tried. Ever failed. No matter. Try Again. Fail again. Fail better.
Toujours essayé. Toujours raté. Peu importe. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux.
Samuel Beckett (Cap au pire)

Je souhaite insuffler cet élan combatif de l’écriture de Zelenka à sa galerie de personnages, et voir sa pièce comme une boîte qui renferme le monde et sa folie ordinaire. Je souhaite que le public rie de leur tribulations, mais qu'il se reconnaisse dans chacun d'eux.

Julien Pillot, porteur du projet