: Notes d’intention
« Tout ce qui touche la vie humaine, tout ce qui se maintient en relation avec elle, assume immédiatement le caractère de condition de l'existence humaine. C'est pourquoi les hommes, quoi qu'ils fassent, sont toujours des êtres conditionnés. »
Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne
Scénographie
Les personnages de Martin Crimp se rencontrent presque
toujours dans des non-lieux (bars, motels, salles de
conférences), c'est-à-dire des lieux qui ne sont ni identitaires,
ni relationnels, ni historiques.
Des lieux de solitude et de similitude. Il nous a donc
semblé essentiel de concevoir un espace qui permette
de multiplier les moments de transit et de rencontres
fugaces, un espace modulable où chacun serait
constamment contraint de manipuler, de faire et de
défaire son environnement.
Les notions de rythme, de répétition, et d'accumulation
ont été les points de départ de notre travail.
La scénographie a été conçue uniquement à partir de
cartons. L'uniformité de couleur, de forme et de matière
de cet objet nous a permis de créer un espace architectural
et géométrique aliénant. On est à la fois dans une
ville ultra moderne, dans les allées d'un supermarché,
dans un entrepôt de marchandises. Au commencement,
les lignes sont rigides, géométriques, organisées. Petit
à petit, les modules se déplacent, se déconstruisent faisant
écho à la conversion de Liz.
La vitrine centrale crée une fenêtre, un intérieur et un
extérieur. Chacun y est tour à tour regardé et regardant.
Il était important d'interroger la place du spectateur
par rapport à ce dispositif. A la fois observateur et
observé, il est totalement intégré dans cet univers.
Linda Blanchet, Lauréline Bergamasco
Autour du corps
Mon travail chorégraphique est un pont entre le théâtre
et la danse contemporaine, mes deux formations. Je
cherche à trouver un langage commun entre les deux,
un point naturel de rencontre, de rupture, une double
nourriture pour les interprètes et plusieurs niveaux de
lecture pour le spectateur. Ce qui m'intéresse dans le
mouvement, c'est celui qui le propose et le réalise.
Je ne suis pas un faiseur de gestes, je ne veux pas imposer
une vision unique, les interprètes sont mes matières
premières, pas des exécutants.
En écho à la forme de Personne ne voit la vidéo, il nous
a paru important que les corps des comédiens soient
traités, sans pour autant les faire danser.
Tout le travail s'est basé sur l'individu et sur sa gestuelle
personnelle.
Je les ai observé et mis en exergue leurs gestes fétiches,
leur posture, leurs bégaiements corporels, en leur
faisant prendre conscience du mouvement qu'ils proposaient,
de son point de départ et d'arrivée.
Ensuite, il fallait rythmer ce corps, l'accélérer, le ralentir,
le dédoubler, l'élargir ou au contraire le resserrer,
afin de trouver l'essence de cette gestuelle.
Michaël Allibert
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.