: Note d'intention
« À la création à Berlin, dans la mise en scène de
l’auteur, les prénoms des protagonistes étaient aussi
ceux des interprètes. Nous ferons de même.
Le texte pourrait apparaître comme une série
d’improvisations. Il n’en est rien. L’auteur est
maître de toutes les cartes. Le metteur en scène,
son serviteur, introduit dans le jeu, justement, les
cartes qui devraient produire des situations de
conflits irrémédiables. Et pourtant non, l’auteur et les
interprètes rusent, préfèrent la fuite à l’affrontement.
À chaque nouvelle séquence, les couples acceptent
les pires situations, incapables de révolte : être
chassés de son logement, la mère renonce à
revendiquer son enfant, elle abandonne la partie et
l’enfant, ils privent de nourriture une bonne exotique
jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Qui sont-ils ? Comment acceptent-ils l’inacceptable ?
En fait, les protagonistes refusent le psychodrame
qui pourrait les dresser les uns contre les autres,
c’est là l’enjeu : travailler avec le collectif sur ces
pics dramatiques bien repérés, solliciter sa capacité
à inventer une réponse pour dépasser l’obstacle.
Le conflit est là, mais on n’en veut pas, on le déjoue
jusqu’à la seule issue que nous laisse l’auteur : le
burlesque le plus beau, celui de Buster Keaton.
D’où cette nécessité de voir les corps sur un plateau
nu, rempli d’objets-souvenirs avec lesquels les
comédiens jouent comme des grands, d’où cette
nécessité encore de travailler avec ce collectif pour
sa manière de franchir les obstacles les plus délicats,
manière élégante, drôle et juste. »
Gilles Chavassieux
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