Une voix féminine nous parle, s'approche et nous invite.
Elle dit les gens ordinaires, petits employés d'une entreprise, les êtres à la vie gelée auxquels nul ne s'intéresse.
Cette femme est attirée par un homme, un bloc minéral, un homme cambouis, ami des machines Le jour, il erre sur les routes.
La nuit, dans l'immense fabrique, il répare et surveille les machines
Parfois, il escalade la fenêtre d'une jeune fille, et joue à caresser son ombre
Le plus souvent, il est une énigme, qui préfère le silence du métal et des engrenages
Elle, elle veut être quelqu'un pour lui. Essayer l'amour, pourquoi pas

Permafrost parle de cette envie irrésistible d'aller nous asseoir au creux des autres
C'est aussi une histoire à deux
La mise au monde de quelque chose de plus grand que soi.

Avec Permafrost, la metteure en scène que je suis se sent sur un territoire de recherche dont elle connaît les exigences.
"Je dédie ces paroles à ce que je ne comprends pas dans la vie, à l’impossibilité d’égaler le silence à l’intérieur de moi" écrivait il y a longtemps Paul Auster.
Car il s’agit bien ici, de mystère, de cet endroit de soi, un espace blanc, où l’on rejoint l’autre, où l’autre, cette énigme, nous rejoint.

Marie Pierre Bésanger