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Penthy sur la bande

+ d'infos sur le texte de Magali Mougel
lecture dirigée par Jean-François Matignon

: Présentation

En 2017, j’ai mis en scène LA FILLE DE MARS, libre adaptation de PENTHESILEE de Heinrich von Kleist.
Au retour de cette longue et profonde immersion au sein de cette oeuvre monstre, s’impose comme une évidence de me tourner vers PENTHY SUR LA BANDE. Ce texte de Magali Mougel est comme un écho sur l’écran du sonar de notre paysage contemporain. Un paysage au coeur de la bataille. Un cri qui résonne, celui de Penthy, aujourd’hui soeur en révolte et en amour de l’historique reine des Amazones. Jean-François Matignon


Cette histoire se raconte les soirs de fête.
Cette histoire se raconte les soirs de fête quand tout fout le camp, quand il y en a un qui a trop bu et que tout dérape. Imagine.
Tout pourrait se jouer un jour de fête des roses, un jour de fête, comme une foire de la Saint-Jean, où un bal battrait son plein.
Les filles et les garçons porteraient des vêtements classes.
Pas des vêtements qu’on s’imagine, nous aujourd’hui, pour sortir. Non, il y aurait quelque chose de désuet. Au loin, se serait élevée une musique sublime, genre Blasmüsik, car il y a quelque chose de sublime là-dedans, dans la fanfare.
Mes filles se seraient claquées sur les fesses, auraient bu du vin blanc, et mangé des tartes aux prunes.
Ce serait l’été.
La fête aurait lieu là-bas au milieu de rien, car ç’aurait été la coutume que de se rendre sur un champ pour fêter les roses ou la Saint-Jean.
Mais ce qui va se passer ici ne serait plus qu’un sombre reste de tout cela.
Il n’y aurait plu que les traces, briques calcinées, d’une fête qui fut mais qui ne sera plus jamais.
C’est de cela dont il va s’agir. Imagine que tu t’y rendes enfant dans ta tenue de majorette et qu’au moment de l’ultime coup de cymbales sur lequel les bâtons déchirent le ciel, une nuée de skinheads déchire la fête. Les battes volent, les têtes claquent et soudain un visage surgit.
Tu reconnais ton frère, tu reconnais ton fils, tu reconnais ton amant.
Imagine que tu aies un cousin skinhead qui saccage ta fête.
C’est une histoire qui se raconte quand au milieu de la fête on reconnait celui qui porte des lacets blancs, une coupe de cheveux au rasoir, des flammes en éclairs comme tatouage sur les bras.
C’est une histoire qui se raconte un soir de fête de la Saint-Jean ou des roses, peu importe.
Pendant ce temps, un homme est victime d’une battue organisée par des villageois quelque part en Bavière, une amazone voit son sein perforé par la lance d’un ennemi, et ailleurs, une adolescente boit de la bière dans une cave alors qu’une autre découvre L’Ethique d’Alain Badiou.
Voici les décombres sur lesquels un choeur doit marcher pour énoncer cette histoire.

Magali Mougel

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