La trame de la pièce Passion selon Jean est simple : le parcours d'un schizophrène qui se prend pour le Christ et celui de Jean, son infirmier, qui se perd, grâce à son dévouement, dans les méandres de la hiérarchie institutionnelle psychiatrique issue de la nouvelle loi qui régit cette institution en Italie.

Moi-Lui est un jeune homme hospitalisé depuis des années au Fatebenefratelli (Faitesl'bienmesfrères) de Brescia. Il croit racheter son existence sans faute en pensant être un quelque Lui important. Jean, infirmier fignolé, promu du grade de porte-bassin à la dignité d'Opérateur Psychiatrique, est un gros bonhomme expéditif, normalement croyant et sincèrement accroché à son travail.

C'est avec un humour féroce et dans un flot furieux de paroles que Antonio Tarantino traite de leur périple journalier par lequel il retrace les étapes de la Passion.

Cette Passion n'est pas exclusivement l'expression d'une souffrance. Notre Passion, Passion selon Jean, est marquée par une joie, l'amour, le désir, un désir chaosmique – inexprimable – d'être au monde, ensemble et seuls, de deux être liés ici, au présent. Notre Passion ne cherche pas à nier l'état de folie, au contraire, elle tente à mettre en évidence l'apport d'un être différent – de ses capacités et états singuliers dans la reconnaissance de l'altérité.