: Entretien avec Stéphanie Loïk
Qui est tarjei Vesaas ?
Stéphanie Loïk - Il est un des plus grands auteurs norvégiens. C’est un écrivain majeur,
très peu connu en France, même si tous ses nombreux romans sont traduits. Palais de glace est un de ses derniers romans. Vesaas était un fils de paysan, paysan
lui-même, quelqu’un qui parlait peu, qui observait beaucoup.
Il évoque la nature, les enfants, les animaux et les gens différents, ceux qui ne sont
pas comme les autres et que les autres ne comprennent pas toujours.
Que raconte Palais de glace ?
S.L. - C’est l’histoire de la rencontre entre deux petites filles et de leur amour instantané
et fusionnel. Unn porte un secret. Elle s’enfuit dans le mystérieux palais de glace
et tout le village part à sa recherche, en vain.
J’ai longtemps hésité à adapter moi-même ce roman, mais le confier à Joël
Jouanneau, c’était le soumettre à un vrai regard d’auteur. Joël l’a adapté pour deux
voix, en une pièce dialoguée. France Darry jouera la tante et Daniela Labbé Cabrera
jouera Siss qui a grandi, qui est devenue une jeune femme. Deux jeunes
acrobates, Pauline Barboux et Jeanne Ragu (apprenties à l’Académie Fratellini), participeront
au spectacle. Elles sont danseuses acrobates, spécialistes de la corde et
travaillent à deux : elles vont s’élever, glisser dans les airs et leurs corps dans l’espace
évoqueront la rencontre de Siss et de Unn, le parcours de Unn dans le palais de
glace, le souvenir de cette morte suspendue, ensevelie, stratifiée dans la glace… et
leur amour plus fort que la mort.
Le spectacle sera musical, chorégraphié. Jacques Labarrière composera pendant les
répétitions la partition musicale qu’il interprétera en direct pour faire naître un univers
cristallin de vent, de craquements, de bruissements, de voix, de nature et d’eau…
Et il y aura la lumière, celle de la Norvège, glacée, enneigée, peuplée de trolls, de
brumes, de cascades et de forêts.
A côté d’oeuvres plus engagées, cet univers paraît comme un contrepoint dans votre parcours.
S.L. - En effet, les autres univers que j’explore relèvent beaucoup moins du rêve et de l’introspection. Dans celui-là, je trouve la paix, le calme, la beauté, l’enfance. Même si l’histoire est triste, elle m’apaise. L’autre facette de mon travail consiste à regarder le monde. Ici, c’est peut-être davantage un regard sur moi-même que je porte.
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.