La première pièce montée par Shahryari en Iran était la pièce de Brecht « L’exception et la règle ». En 1993, il en faisait la « Contre-expertise » et c’était la première création de l’Art Studio Théâtre dans ses murs du haut de Belleville. Shahryari revient à ses premières amours avec cette nouvelle création qui sera sans doute l’une de ses dernières dans son bastion de résistance parisien l’Art Studio Théâtre.

Et comme toujours quand Shahryari monte le texte d’un autre, il le décompose et le recompose, l’adapte, l’étaye de chansons, de témoignages, d’autres textes de sa composition. Et voilà que le propos de Brecht « l’assassinat impuni d’un faible par un puissant » devient Opéra pour que le faible résiste.

Et comme avec Shahryari le théâtre est un art bien vivant qui interroge notre monde, la pièce qu’il a montée adolescent sous le Shah d’Iran à Téhéran a tout à voir - parce qu’il y est toujours question d’humanité et d’injustice - et rien à voir avec sa version présentée à Paris en 1993 assortie d’un autre conte dans la tradition de la comedia del arte, ni avec cette mouture 2016.
Car notre monde a encore changé. Le voilà embrasé par des guerres aux portes de l’Europe, traversé par des flots de réfugiés, bombardé de partout, en proie aux extrémismes, au terrorisme, à la crise économique, aux attentats.

Dans cet Opéra pour que le faible résiste, Shahryari nous livre en filigrane sa propre histoire marquée par la résistance et l’exil. Et il n’en fait pas quelque chose de noir et de triste mais au contraire un chant d’espoir. Car comme il le dit lui-même : « On n’est pas là pour se plaindre, mais pour changer le monde ».

Pour sa nouvelle création Shahryari revient à Brecht. Autour du propos de L’exception et la règle il compose un Opéra pour que le faible résiste parce qu’ « on n’est pas là pour se plaindre mais changer le monde ».