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Onysos le furieux

+ d'infos sur le texte de Laurent Gaudé
mise en scène Emmanuel Besnault

: Présentation

Un homme est là, sur le quai d’un métro, à New York. Il est vieux, sale, en guenilles. Il semble seul, démuni, impuissant. C’est Onysos. Mi-dieu, mi-homme. De la foule anonyme des passants qui ne lui accorde pas un regard, un homme se détache, s’avance vers lui… Onysos prend alors la parole et entame le récit de sa vie, traversant les millénaires à rebours. C’est une épopée antique. De sa naissance dans les monts Zagros à la prise de Babylone, de sa fuite en Égypte à son arrivée dans la cité d’Illion où il décide de mourir auprès des Troyens, il raconte une longue succession de pleurs et de cris, de combats et d’incendies. Le temps d’une nuit, sur ce quai anonyme, Onysos le gueux, le boueux, Onysos l’assoiffé fait à nouveau entendre sa voix et se rappelle à la mémoire des hommes. Il contient en lui toute l’Humanité : ses pulsions, ses passions, ses faiblesses... Du fond des âges, sa voix parvient jusqu’à nous dans un long chant épique, une fresque grandiose, incroyable, passionnante, encore éclaboussée du sang de ses victimes et retentissante des chants de ses victoires et des cris de ses orgies.


Comment représenter une telle course à travers l’histoire des hommes? Tout comme le récit, la scéno- graphie brouillera les pistes et donnera à voir la symbo- lique sans chercher l’illustration anecdotique. Nous passerons ainsi “en un battement de cils” de notre époque à une autre, si lointaine et pourtant rendue si proche par ce personnage qui survole la vie et le temps. Une tente dans le désert, un quai de métro, une embarcation sur le Nil... L’espace scénique devient alors une sorte de no man’s land, ouvrant toutes les possibilités et laissant libre notre imagination de voyager en même temps qu’Onysos. La lumière n’est pas là pour éclairer cette scène, mais au contraire pour révéler les zones d’ombres, sculpter le visage, créer du mouvement et du sens, dans le froid des couloirs de métro d’aujourd’hui, ou le chaud des déserts infinis d’hier. Les choix musicaux, enfin, participeront activement à cette mosaïque et tisseront des liens inattendus entre des sonorités contemporaines d’apparence très différentes : la musique Klezmer de Yom, ou encore le future jazz de Bugge Wesseltoft...


Sur scène, j’ai choisi de faire incarner l’interlocuteur normalement invisible d’Onysos, le témoin attentif et quasiment silencieux de ce qu’il va se passer cette nuit-là. François Santucci est cet homme d’aujourd’hui, et par sa jeunesse robuste, donne chair à la projection de celle qu’Onysos a perdue au début de son récit et qu’il retrouve peu à peu, en s’appuyant sur lui. Il est le point fixe temporel, le lien direct entre les âges, entre Onysos et nous. Il est chacun d’entre nous. Enfin, on ne peut monter cette partition titanesque sans avoir “son” Onysos. En acceptant avec confiance de me prêter son immense expérience de la scène, Jacques Frantz réalise une incarnation magistrale de ce personnage puissant et subtil. Qu’on se le dise, Onysos le furieux reprendra bientôt la parole !

Emmanuel Besnault

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