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Accueil de « Nuda Vita »

: Note d’intention

Nuda Vita est un simple dialogue à quatre, de quatre personnes simples (c’est-à-dire simplement horribles) qui, parlant de tout et de rien, soudain – et de manière inexplicable – se mettent à danser, la chose la plus anormale du monde dans la situation la plus normale (ou bien est-ce le contraire ?).
Il s’agit donc de cela : d’une conversation banale entre amis (complices, co-auteurs, amants, membres d’une même famille, ou bien tout à la fois, dans une confusion un peu suspecte des degrés d’intimité). On parle de tout et de rien. De choses belles et justes, mais aussi de choses horribles et tout aussi justes, qui comme des grains de sable enrayent un peu, à peine, le mécanisme de tout ce joyeux papotage. La danse elle-même comme un petit imprévu parmi d’autres : le moyen le plus naturel de dire les choses ou le plus naturel de ne pas les dire.
Mais tout dans Nuda Vita est si merveilleusement fluide qu’on se demande ce qui pue autant derrière tant de camaraderie, et si ceux qui parlent – ou dansent – perçoivent cette puanteur ; ou si la puanteur est tellement intrinsèque à leur nature qu’ils peuvent littéralement danser dessus sans que ce soit un scandale ; si ce qui est le plus sale ce sont les ordures ou le fait de s’en débarrasser tous les jours.
Qu’est-ce que nous excluons de nous ? Qui excluons-nous ? Qu’y a-t-il de plus exclusif que d’être totalement exclus ? et exclus par qui ? Ou exclus de quoi ?
Exclus pourquoi ? On peut en parler. Et s’en distraire. Et extravaguer.



Cette pièce où le comique côtoie le tragique, traite de l’exclusion. Exclusion que l’on subit et à son tour on provoque, en une chaîne qui se reproduit dans un cercle vicieux.
L’éducation familiale, le contexte social, l’éthique collective issue de notre milieu sont le socle de notre comportement.
Nous croyons avoir une pensée autonome, mais le plus souvent nous répliquons inconsciemment les valeurs qui ont fait de nous ce que nous sommes dans un désir instinctif de satisfaire les habitudes du « troupeau ».


Les quatre personnages proviennent du même contexte, peut-être sont-ils frères et sœurs, et ils ont grandi dans un milieu qui mélangeait joie et cruauté. Ils ne distinguent pas les notions de bien et de mal, leur mentalité est innocente et candide. Ils sont attachants et nous apparaissent familiers.


Les propos et les faits qui émergent des dialogues sont vidés de toute cruauté parce que les personnages n’en ont pas la conscience et ils ne peuvent donc pas être de mauvaise foi.
Ils deviennent monstres uniquement aux yeux de ceux qui les regardent, qui à leur tour inévitablement comparent ces façons d’agir à celles de leur contexte. La marginalisation subie par les quatre personnages et qui se reproduit à l’intérieur du groupe, les laissant à jamais seuls, n’est que le miroir à plus grande échelle, de l’isolement de chacun quand il voit l’autre, le différent, comme un ennemi.

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