Perché dans la montagne, sur un plateau aux environs de Tokyo, un sanatorium accueille des patients souffrant d’un mal mystérieux et apparemment incurable. C’est l’été, profitant de leurs congés, parents, amants ou amis rendent visite aux hôtes de ce refuge entre ciel et terre. Malades, visiteurs et soignants se croisent, se cherchent ou s’évitent, échangent des propos anodins, parfois si futiles qu’ils en deviennent comiques. L’ironie détachée des « mourants » répond à l’inquiétude silencieuse des « vivants », dans un ballet d’une douceur étrange où affleure l’indicible, l’ailleurs et la mort. Oriza Hirata écrit et met en scène un théâtre minimaliste, paisible, que certains ont qualifié de tchekhovien, un théâtre faussement naturaliste où l’extraordinaire naît de l’illusion du dérisoire, où les questions les plus graves émergent des silences, des non-dits. Ses personnages, ses anti-héros, nous touchent par leur profonde humanité. Ils nous sont à la fois extrêmement proches et étrangement lointains, car leur réalité n’est déjà plus tout à fait la nôtre.