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아홉 소녀들 (밀고 당기기) (Neuf Petites Filles (Push and pull))

+ d'infos sur le texte de Sandrine Roche traduit par Hye-gyong Im
mise en scène Cathy Rapin

: Présentation

Neuf petites filles de Sandrine Roche est une mosaïque composées de 23 morceaux irréguliers entre histoires et éclats de voix. Neuf petites filles sans âge et anonymes jouent des adultes et questionnent indirectement la société dans laquelle elles vivent avec un mélange de férocité et de drôlerie.
Les histoires qu’elles inventent ou transmettent de leur vécu constituent une fresque qui est pour nous la poursuite de notre interrogation non seulement sur les écritures théâtrales contemporaines francophones, mais aussi sur des vérités que nos sociétés esquivent comme celle de savoir quelles grandes personnes nous sommes devenues, quelle société nous proposons aux jeunes, quelle éducation pour l’adulte de demain et comment vivre particulièrement en tant que femme au XXIème siècle quand certains silences sont aussi violents que les actes ?
Nous avons choisi ce texte pour Séoul car vivre ensemble en 2018 dans une société où les habitudes et traditions changent sans cesse comme la géographie de la ville, où les femmes essaient de bousculer le machisme, où il y a de plus en plus de métissages au sens large, c’est faire face à des violences multiples. Alors, face aux violences à l’école souvent décriées dans les médias d’aujourd’hui, la question se pose en Corée comme ailleurs : le monde cruel des enfants est-il vraiment une surprise ?


Les thématiques rencontrées dans cette pièce sont donc d’une grande actualité et c’est ce qui a motivé aussi notre choix du texte. De la stigmatisation de la différence à l’exclusion en passant par toutes formes de torture et l’exercice d’un pouvoir cruel, le texte montre aussi du doigt l’égoïsme et la non-assistance dans nos sociétés qui s’enorgueillissent de développement technologique et multiculturalisme.
La particularité de notre travail pour la scène avec cette dixième création est de donner plus de place aux corps dans l’espace. Par exemple des mouvements minimalistes rythmés par la musique rappellent en fait des tiraillements intérieurs en relation avec les histoires racontées. Nous avons aussi voulu donner une place essentielle à l’imaginaire dans un espace simplifié et sans accessoire avec des couleurs primaires sans que le jeu soit du mime ou du théâtre pour enfant.
Quand aux « comédiens », nous avons choisi de mêler trois comédiens à six comédiennes pour jouer ces « Neuf petites filles » afin de bousculer les genres et de montrer que ces histoires sont partagées par tous, car les garçons vivent aussi des expériences similaires de violence et souffrent aussi des violences faites aux filles. Cette pièce n’est donc pas une fable de filles pour les filles ou féministe ce que pourrait suggérer le titre. En effet, la plupart des saynètes sont à découvrir comme un affrontement entre bourreau et victime qui ne sont pas clairement distingués. Tous les comédiens porteront donc un même costume féminin pour mieux raconter des histoires à la fois au delà des genres et pour mieux pointer du doigt les violences et discriminations faites à certains, certaines.
Quant à la scénographie, elle devrait pouvoir recevoir toutes ces 23 histoires et nous avons le projet d’un espace poétique ouvert rappelant les espaces de jeux allant du terrain de foot à la table de billard, du jardin d’enfant aux pelouses des parcs publics où de chaque côté les acteurs pourront à la fois se préparer aux jeux et intervenir. Ce lieu devra contrebalancer la violence et la cruauté des situations par une esthétique fraîche et propice au repos, à l’évasion. Au fond, un mur gribouillé de chiffres pourra rappeler aussi bien les jeux et le nombre de participantes que le tableau de l’école, aussi une société du chiffre et où tout le monde a son chiffre jusqu’à la mort. Mais on peut y voir aussi bien d’autres choses que le spectateur lira comme il le veut. La cour de récréation sera aussi présente par des éléments ludiques que l’on peut trouver dans des squares pour enfants comme des échelles, des bancs souvent griffonnés.
Nous remercions ici chaleureusement tous les artistes participants pour ce spectacle et d’abord les acteurs qui ont longuement travaillé pendant des mois d’hiver particulièrement éprouvants, puisque le thermomètre est descendu jusqu’à moins dix-huit dans des salles de répétitions peu chauffées. Enfin, nous sommes heureux, bouleversés et reconnaissants de pouvoir accueillir l’autrice Sandrine Roche qui a traversé le monde pour pouvoir assister à notre modeste spectacle et rencontrer le public coréen grâce au soutien de l’Institut français et du Ministère coréen.

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