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Nature morte avec oeuf

+ d'infos sur le texte de Camille Rebetez
mise en scène Andrea Novicov

: Entretien

PORNOGRAPHIE À GRANDE ÉCHELLE



3 questions à Camille Rebetez
par Eva Cousido


Comment s’est déroulée la résidence de Textes en Scènes et qu’est-ce que ça implique pour un auteur d’être chapeauté par un autre auteur ? Quelle interaction concrète entre vous ?


Simplement et sans mode de fonctionnement préalable. Jean-Marie Piemme fut en quelque sorte un Socrate, nous relançant continuellement par rapport à ce qu’il entendait de nos projets et que nous-mêmes ne soupçonnions pas. Des références, des rencontres, quelques mises en bouche et du temps pour se perdre dans des lieux prévus à cet effet. L’écriture est certainement moins difficile si l’on en partage les affres.


D’où vous vient l’inspiration de Nature morte avec œuf? Y a-t-il une volonté ou un besoin de pointer une société du profit, une certaine inhumanité ?


Mon texte parle de la chose politique, mais ne pointe rien de particulier. À la base de Nature morte avec œuf, il y avait un fait divers : le Professeur Gunther Von Hagens, réputé pour sa technique de la plastination des cadavres qu’il expose dans le monde entier, a demandé à l’homme le plus grand de Russie de lui promettre sa future dépouille en échange d’honnêtes compensations financières. Le grand Russe, malgré la misère et les douleurs, refuse cette offre impudente. C’était probablement sa seule opportunité de prétendre à un destin plus clément. Si la profusion de symboles que recèle cette situation me permet de toucher à différentes thématiques brûlantes, je ne cherche pas à les catégoriser dans une hiérarchie du bien et du mal. Je suis un citoyen banalement indigné par la pornographie à grande échelle que le bon ton ne voit que dans le mot cul. Et j’écris avec cette indignation. Je la transpose.


Pourquoi écrire du théâtre ?


J’écris du théâtre avant tout par jeu. Je ne suis pas acteur ni metteur en scène, mais spectateur. J’aime la scène sans la pratiquer. Et j’ai envie de lui proposer un dialogue qui la soumette au jeu et à l’invention, si possible un peu hors des cadres, pour m’insinuer dans ce qui m’est interdit. Pour moi, le texte de théâtre est un appel à la matière organique, à la mise en espace.

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