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Narcisse et Echo

David Marton ( Mise en scène )


: Un road opera pour une métamorphose

par Eric Vautrin

Figure montante du théâtre musical, pianiste de formation passé par l’école Hanns Eisler de Berlin puis musicien pour Frank Castorf, Arpad Schilling ou Christoph Marthaler, le hongrois David Marton surprend depuis 15 ans par son inventivité formelle et sa capacité à « théâtraliser » le répertoire musical. Invité par les plus grandes scènes allemandes et européennes, convoité par les opéras d’Europe pour ses mises en scène qui bousculent l’opéra traditionnel tout en révélant l’esprit, la lettre et la note des œuvres à travers des montages aussi savants qu’ingénieux – à l’image de son Don Giovanni Keine Pause (2012) dans lequel Giovanni est une femme, le texte est rythmé par des citations de Sade tandis que Mozart côtoie du jazz – il est devenu en quelques années un des artistes européens les plus singuliers et les plus inspirants.


’il explore depuis 15 ans, tantôt à l’0péra tantôt au théâtre, les relations possibles entre les répertoires et les formes de l’un et de l’autre, il cherche à présent une forme hybride qui s’approcherait d’un opéra plus léger et plus mobile – un  « road opera  » : un théâtre musical dégagé des contraintes de l’opéra, avec une équipe et une scénographie réduites, tout en faisant appel aux mêmes principes de composition mêlant musique, voix, texte, scénographie et mouvement.


C’est le projet de Narcisse et Écho, une nouvelle création comme une invitation à la métamorphose inspirée d’Ovide.


NARCISSE ET ÉCHO OU L’AMOUR PAR L’IMAGE ET LA VOIX


Relatés dans Les Métamorphoses de l’auteur latin, les mythes d’Écho et Narcisse sont liés. Écho est une nymphe condamnée à répéter les derniers mots prononcés par autrui. Éprise de Narcisse, elle ne peut le séduire, incapable d’utiliser ses propres paroles, réduite à ne s’exprimer qu‘à travers le son des autres. Narcisse se lasse de la voix rébarbative de la nymphe et découvre son image dans le miroir de l’eau calme. Il en tombe amoureux. Fasciné par l’image, il est pris dans une auto-réflexion infinie dont il ne sortira pas.


Ces deux récits renvoient autant aux thèmes de l’art et de l‘amour que de la solitude et du rapport à soi.


Pour cette création, la métamorphose sert de principe dramaturgique : la recherche d’une forme et d’un récit en transformation continue, dans laquelle chaque élément entraîne la transformation des autres, portés par cinq interprètes, chanteurs·euses, acteurs·rices et musicien·ne·s.


Enfin, la musique s’inspirera du répertoire baroque comme de la musique contemporaine. Elle sera produite en scène à la fois avec des instruments d’époque et par le son du quotidien numérique, sortant de smartphones ou d’autres objets usuels. Les passages entre analogique et numérique marqueront un voyage dans le temps où le passé surgit par bribes, comme un futur possible.Dans le théâtre de David Marton, la musique est comme la mémoire du futur : la forme légère et intangible des désirs et des espérances de l’humain – comme la voix d’Écho et l’image de Narcisse – resurgie, de manière inattendue et imprévisible, d’un passé oublié. Cette fois, elle dira la quête amoureuse sans cesse remise et espérée et les errances de la solitude.


par Eric Vautrin, draturge du Théâtre Vidy

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