Fraîchement débarqué à Stockholm, Rasmus vit une histoire d’amour avec Benjamin. Autour d’eux gravite une bande d’amis qui tous, rejetés par leurs familles, se sont choisis comme fratrie. L’imitation d’un modèle parfait, sans jugement ni tabou. Mais à l’aube des années 80, la communauté homosexuelle, à peine sortie de l’ombre – en Suède l’homosexualité vient d’être officiellement retirée de la liste des maladies mentales – allait violemment replonger dans la stigmatisation. Un mal gronde que personne ne connaît encore : le Sida.

Adaptation théâtrale du phénoménal roman à succès de Jonas Gardell, N’essuie jamais de larmes sans gants (message intimé au personnel soignant les victimes du Sida) est un témoignage aussi déchirant que nécessaire sur une époque dont on a vite oublié à quel point elle fut violente. Derrière l’histoire d’amour passionnelle de ces hommes qui se soutiennent, s’aiment, continuent à se tenir la main malgré l’horreur crue de la maladie, se cache la maltraitance dans les hôpitaux, le rejet familial et médiatique, l’isolement. Une plongée au cœur du scandale sanitaire, social et politique de la gestion d’une épidémie.