Prendre ce texte pour poser une question qui nous touche, nous jeunes artistes, au plus immédiat, cela implique que nous ne montions pas sur le plateau avec l’ambition de représenter une vie, un espoir autre que le nôtre. A la base de tout ne sont que trois éléments : nous, c’est-à-dire l’assemblée ici réunie dont nous, comédiens, sommes au départ, la scène, et cette envie, qui nous distingue des autres, de prendre possession des planches pour y jouer nos vies et les leurs.
Cela commence comme cela a dû commencer un jour : une fille se lève, prend la parole, et commence à raconter comme c’était - son rêve peut-être, comme cela aurait dû être, rejointe par un homme, puis par un autre, et endossent, petit à petit, comme on met un costume, au fur et à mesure qu’ils racontent comme cela était ou aurait dû être, les rôles de La Fille, le Premier Boy et le Deuxième Boy.
Ainsi, l’espace et le temps ne peuvent pas être autres que le lieu et l’heure de la représentation. Tous les éléments présents sont des éléments de jeu : le plateau est un plateau de jeu, investi petit à petit comme le lieu des personnages et d’un spectacle - rêve ? - de Music-Hall ; les lumières du plateau servent également au jeu, tantôt installées et actionnées par les comédiens, tantôt depuis la régie, comme artifice dans ce foisonnement d’artisanat - idem pour la musique ; le public lui-même est un élément de ce jeu fondamental, parfois dans le noir comme toujours, mais souvent en lumière - parfois sollicité, et parfois laissé dans l’oubli, comme si pas là, absent totalement .

Le spectacle Music-Hall que nous vous présentons a remporté, face à différents jurys du monde du théâtre, le prix spécial du jury au 24 festival national de théâtre du CERAM - Sophia-Antipolis, le prix de la meilleure pièce au festival Arrache-Cœur et le grand prix “Lever de Rideau” au 10 festival national de théâtre de la ville de Cabourg.