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Münchhausen, mensonge collectif

+ d'infos sur le texte de Julien Luneau
mise en scène Elsa Robinne

: Note de mise en scène

Le Baron de Münchhausen déjoue les règles du possible, du crédible, du vraisemblable, de la pesanteur, de la gravitation, de la technique et de la raison. Un décor constitué quasiment exclusivement de cubes en bois que l’on manipule à la façon d’un jeu d’enfant nous permet de retranscrire dans l’espace cette logique de l’absurde. Tour à tour colonnes du manoir, palais du sultan, cratères de la lune, prison du majordome, scène médiatique… cette danse des cubes nous fait passer d’un univers à l’autre sans plus d’artifices, les effets spéciaux ne sont pas de mise, ce ne sont que des histoires que l’on nous raconte. Cet élan créateur qui anime nos grises gargouilles et leur redonne, au fur et à mesure du spectacle, leur souffle, leur lumière, leur langue et leurs couleurs nous raconte nous-mêmes en train de créer en musique un théâtre burlesque et poétique dans lequel nous aspirons à grandir ensemble.


Les deux escabeaux en bois qui permettent à nos personnages d’évoluer parmi ces constructions de cubes habillent cet espace en chantier dont nos personnages façonnent l’architecture au fil des scènes. Les lampes de chantier que nous y suspendons nous permettent de suggérer la pénombre d’un grenier, les lustres d’un palais, les feux de la rampe rivés sur « l’homme du moment ». Alternance d’obscurité et de grande clarté, douce noirceur du doute et de l’inspiration, clarté aveuglante de la logique et de la raison, qui peu à peu se mêlent, se confondent, pour finalement laisser place au soleil.


Les instruments du musicien sont au service de notre personnage muet qui accompagne les récits de nos multiples barons. Prise de parole rythmique et mélodique d’où émergent le chant, la danse, ou la drôlerie des bruitages à la façon d’un film muet.


Les masques de papier qui donnent vie aux récits du Baron et la pluie de feuilles de livres qui vient briser les murs du manoir rappellent son appartenance au livre, cage dorée devenue sinistre tombeau. Les costumes poussiéreux trouvent de leur couleur et de leur élégance au fil de l’histoire, ils accompagnent nos personnages dans leur quête d’identité, sans que l’on n’ait trop à y penser.

Elsa Robinne

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