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Mort d'un commis voyageur

+ d'infos sur le texte de Arthur Miller traduit par Claudia Stavisky
mise en scène Claudia Stavisky

: La Pièce

Tout commence par un banal accident de voiture. Pour Willy Loman, commis voyageur qui passe ses journées à sillonner les routes et vit dans l’illusion du self-made-man accompli, c’est le premier signe de la déroute de sa vie réelle. Celui qui, afin d’assurer sa réussite et son bonheur familial, a tout misé sur son acharnement au travail avec une foi absolue dans les valeurs d’une société basée sur l’argent et la compétition, va peu à peu voir ses certitudes vaciller. Après s’être vu retirer son fixe, il perd son emploi, et se retrouve dans l’impossibilité de payer ses traites. Ses deux fils échouent à réaliser les grandes ambitions qu’il nourrissait pour eux. Le passé se mêle au présent, les remords et les souvenirs d’espoirs aujourd’hui perdus, ressurgissent. De désillusions en désillusions, il se retrouve confronté à l’évidence de son échec à vivre le fameux « rêve américain ».


Ecrit en 1949, le chef-d’oeuvre d’Arthur Miller n’a jamais semblé aussi actuel. Tragédie d’un héros ordinaire dépassé par un monde qu’il ne comprend plus, sacrifié par l’entreprise pour laquelle il a travaillé toute sa vie et hanté par le déclassement social de sa famille, la lecture de ce texte visionnaire nous renvoie à une réalité tristement banale aujourd’hui. Tout commence par la perte de contrôle de son « outil de travail » : Les crises à répétitions depuis 2008 ont révélé le dérèglement de marchés financiers tout-puissants, des outils de production désormais aux mains de fonds de pensions et d’investissement basés à l’autre bout de la planète, et qui ne représentent plus qu’une simple ligne sur un bilan comptable. Avec une mécanique parfaite et implacable, le désastre se propage et laisse sur le bord de la route ceux qui avaient cru participer à la marche du progrès.


C’est de cette modernité, bien plus que d’un monument théâtral de l’Amérique d’après-guerre, dont Claudia Stavisky s’empare pour creuser le sillon de son travail de création : celui de la mise en scène du dérèglement. Au-delà de la critique du rêve américain, c’est la tension entre l’abstraction du capitalisme et la réalité quotidienne de ceux dont les destins basculent, entre les dysfonctionnements d’un idéal de société, et l’intimité d’êtres en proie aux doutes, qu’elle met en lumière. Sans exonérer, ni diaboliser les protagonistes de cette faillite annoncée, l’enjeu consiste à en restituer le visage humain et sensible.

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