theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Mon Prof est un troll »

Mon Prof est un troll


: Présentation

 « Pourquoi ? dit Alice. - Pourquoi est-ce que les Vikings nous ont envahis ? dit Mme Lépine. - Oui, dit Alice, pourquoi ? - Eh bien parce qu'ils voulaient de nouvelles terres, dit Mme Lépine.(...) - Pourquoi ? C'était Max ».


L'(h)ISTOIRE


Ce matin, comme tous les matins, Max et Alice s’amusent à faire tourner la maîtresse en bourrique. Mais cette fois-ci c’en est trop, elle craque pour de bon et file à l’asile ! Arrive alors un nouveau directeur : un troll. Rapidement, de nouvelles règles stupides sont imposées et les enfants se retrouvent à travailler toute la journée dans une mine d’or. A la moindre petite bêtise, « croque ! » le troll les dévore. Dans ce climat de terreur, Max et Alice se mettent à la recherche de grandes personnes pour les aider. Mais personne ne semble les prendre au sérieux… Comment faire pour sortir de ce cauchemar ? Personne ne viendra donc à leur secours ? Un spectacle déjanté où deux comédiens survoltés vous entraînent dans une histoire rocambolesque. Une quête sur la responsabilité, un voyage vers l’autre, face à la peur, pour faire tomber les barrières de l’ignorance…


NOTES D'INTENTION


Un jeu Avant tout, dans l’optique de la réalisation de ce spectacle, nous souhaitions garder en tête les mots de l’auteur : « Je tente encore de convaincre les gens que cette pièce est une métaphore de ceci ou de cela, mais la vérité, c’est que c’est une pièce sur deux enfants pas très sages et un troll, et cela me suffit. » Oui, garder en tête que cela suffit. C’est un jeu, une blague. Les métaphores sont là évidement mais nous veillerons à ce qu’elles ne prennent pas trop de place et qu’elles ne viennent pas empêcher nos deux jumeaux plein d’insouciance de faire des bêtises et de se demander naïvement ce qui ne tourne pas rond. Le simple fait que Max et Alice se posent des questions suffit. Ils entament une réflexion sur ce qui est juste et légitime. Ils refusent l’absurdité de leur situation et cherchent à y remédier. Le spectateur n’a plus qu’à les suivre. Une quête de la responsabilité Quand on entre plus profond dans cette œuvre (et dans l’œuvre de Dennis Kelly en général) comment ne pas voir dans l’arrivée du troll à la tête de l’école un portrait de l’arrivée d’un régime totalitaire au pouvoir ? Evidemment l’image est là mais ce qui interpelle d’abord, ce n’est pas le troll en lui-même mais bien le comportement des autres face au troll. Le comportement des grandes personnes, des gens responsables. Dans Oussama, ce héros de Dennis Kelly, le personnage de Mandy termine la pièce par ces mots : « J’avais toujours cru qu’il existait des grandes personnes quelque part. Vous voyez ce que je veux dire, non ? Des gens en charge. Qui faisaient tourner tout ça, qui savaient ce qui était bien. Je croyais qu’il existait des grandes personnes. Maintenant je sais qu’il n’y a pas de grandes personnes. Il y a seulement nous. » Dans Mon prof est un troll, c’est ce que découvrent inconsciemment Max et Alice, nos deux jumeaux. Suite à l’arrivée du troll, la terreur s’installe et ils ne parviennent pas à s’appuyer sur les « cadres » en place, les gens dit « responsables ». Les instituteurs, eux-mêmes doivent se plier aux nouvelles règles et semblent trop terrorisés pour s’opposer à quoi que ce soit. Pourtant est-il normal qu’un troll devienne directeur d’une école ? Est-il normal qu’il mange des enfants ? Est-il normal qu’il les oblige à travailler dans une mine ? Non, non et non. Certainement pas. Max et Alice partent donc à la recherche d’une autorité compétente en commençant par leur cercle intime : la mère. Mais celle-ci ne veut pas les croire, se fâche et les envoie au lit. Premier échec. Ils s’orientent ensuite vers l’inspecteur des écoles qui lui se doit de réagir puisque c’est son travail. Mais là non plus, rien à en tirer. Le cercle de l’autorité « compétente » s’élargit encore et mènera nos deux enfants vont trouver l’inspecteur de police mais celui-ci ne semble pas vouloir se soucier de leur problème. Alors élargissement ultime, ils s’adressent au Président de la Ré-publique mais là encore, le poisson est définitivement noyé dans de beaux discours. Alors personne pour réagir ?


Max et Alice prennent conscience qu’il n’y a qu’eux qui puissent prendre leur destin en main et ils décident de s’attaquer eux-mêmes au troll. Cette quête de la responsabilité est le thème central de l’histoire. Qui est responsable ? Quelle est notre part de responsabilité ? Que pouvons-nous faire à notre petite échelle ? La violence et l’isolement L’autre thème abordé vient justement des moyens employés par Max et Alice pour combattre le troll. Après réflexion, les deux jumeaux concluent que pour comprendre le comportement du troll il faudrait pouvoir communiquer avec lui. Mais le troll ne parle pas leur langue et eux ne parlent pas le troll. Solution : il suffit d’apprendre le troll pour communiquer avec lui et régler le problème. Belle métaphore pour illustrer le fait que la violence et la bêtise viennent souvent de l’isolement et donc d’un manque de communication. En faisant preuve d’ouverture, les enfants brisent ainsi le rempart de l’ignorance. La communication avec le troll est établie, on peut alors résoudre le problème. L’univers de Dennis Kelly tourne autour des sociétés contemporaines. Il traite inévitablement de la violence et de la cruauté. Et même si dans le cadre d’un spectacle jeune public, l’histoire s’adresse aux plus petits, tout ne peut pas être rose comme l’illustre bien la fin de la pièce : - Et, c’est vrai, ils vécurent tous heureux - sauf, bien sûr, ceux qui y avaient laissé la tête - parce qu’évidemment, ils étaient morts. On parle aux enfants, oui, mais on ne prend pas de pincettes. La cruauté faisant partie de l’existence, on ne la masque pas pour s’adresser aux plus petits. Personne ne ressuscite mais on peut tout de même arriver à vivre heureux ensemble. Le vivre ensemble et l’audace Comme l’explique bien le troll à la fin de la pièce, les trolls sont faits pour manger les enfants, il est donc normal et tout à fait logique que ce soit le cas. Pourtant le troll finit par comprendre à son tour que les enfants sont faits pour faire des bêtises et qu’à cela on ne pourra jamais rien changer puisque c’est dans leur nature. Il accepte donc de faire un geste à leur égard et d’arrêter de les croquer si eux-mêmes font quelques efforts pour faire moins de bêtises. C’est le compromis qui sauve l’école et rétablit l’ordre... ou presque. Pour finir, si l’ordre est rétabli, c’est surtout grâce à l’audace de Max et Alice, les jumeaux terribles. L’audace de se lever et de dire non, l’audace de confronter le troll à ses propres contradictions, l’audace de refuser une fatalité même... au péril de leurs vies. Alors oui, quand la situation le justifie, l’insolence est légitime, elle est même nécessaire, le refus de la règle devient un devoir. C’est dire non à la dictature, c’est dire non à toutes les formes de totalitarisme, c’est refuser la terreur, c’est combattre la cruauté. C’est bien l’audace des deux jumeaux qui amène le troll à ressentir une certaine admiration pour eux et même si leur audace a failli leur coûter la vie, c’est finalement elle qui les sauve et les glorifie.


LA MISE EN SCENE


Le style très original dans lequel est rédigé Mon prof est un troll mélange de manière surprenante théâtrerécit et dialogue. La pièce étant écrite pour deux acteurs et « un troll », l'auteur nous laisse une totale liberté quant à la distribution des répliques et des rôles. La forme permet en effet d’imaginer une foule de combinaisons possibles. Les acteurs sont également narrateurs et l’histoire se déroule sur plusieurs plans. Nous avons fait le choix de créer des personnages de narrateurs-manipulateurs assez loufoques, sortes de clochards célestes qui aménagent un lieu délabré le temps d'un spectacle. Ils mettent tout en place avec les moyens du bord pour pouvoir raconter leur histoire. Ils se placent en dehors du récit, dirigent la narration et incarnent les différents personnages. Mais plus l'histoire avance, plus Max et Alice se retrouvent dans l'impasse et plus nos deux personnages semblent prendre leurs problèmes à titre personnel et redoublent d'engagement. Ils prennent l'histoire à bras le corps pour la faire avancer. Le doute plane. Seraient-ils eux-mêmes Max et Alice qu'on retrouverait des années plus tard, condamnés à vivre dans un abri souterrain, ultime bloc de résistance face à un troll qui aurait étendu son pouvoir avec le temps ? Il ne leur resterait plus que leur histoire à raconter, comme une mise en garde... L'univers développé n'est pas sans rappeler les sociétés secrètes chez Jean-Pierre Jeunet. Un coin régie au plateau avec un micro qui permet de bruiter des effets sonores volontairement artisanaux. Un plan de travail qui se transforme en préau d'école. Des cubes/coffres d'où l'on extrait différents objets pour nourrir le récit. C’est un jeu. Ils se mettent en scène. Avec des pelotes de laine et des boutons, ils construisent deux poupées-figurines pour incarner Max et Alice, « marionnettes » qu'ils déclineront sous diverses formes tout au long de l'histoire selon les besoins de la narration. Ils piochent au hasard dans une foule d'objets nous faisant voyager de trouvailles en accidents. Une comédienne, un comédien. Un tableau noir et rouillé en fond, un coin régie et une table. Le choix du théâtre d'objets vient enrichir l'action dramatique. Certains personnages sont incarnés, d’autres sont des « marionnettes » ou des objets manipulés ou non. Le troll, ils le dessinent tout d'abord au tableau puis le fabriquent à partir d'objets utilisés au fil de l'histoire le guidant ainsi vers la 3ème dimension. Désincarné dans un premier temps, il prendra forme (peut-être vie ?) au fur et à mesure du spectacle. Rien ne vient de l’extérieur, les deux acolytes sont les chefs d’orchestre de leur propre partition et tout part de leur imagination, de leur nécessité de raconter. Ils nous embarquent dans leur histoire avec ce qu’ils trouvent sous leurs mains. Des aimants permettent de fixer les objets au tableau. L’univers sonore lui aussi naît du plateau. Un micro vient transformer la voix et permet différents bruitages à la bouche, quelques ambiances sonores et une lumière épurée. Les comédiens créent tous les ingrédients de l’histoire et les effets naissent d’une étincelle, d’un objet ramassé à même le sol qu’on détourne et qui devient acteur à son tour. Une scénographie légère et un spectacle qui voyagera en boîte pour se déplier et s'adapter aux lieux les plus divers : salle de théâtre ou simple classe, intérieur, extérieur... Nous souhaitons offrir un théâtre qui puisse voyager partout et exister pour tous, à travers un spectacle de bric et de broc qui renoue avec la tradition ancestrale de se raconter avec ce que l'on a sous la main. Un jaillissement.


SUR SCENE


Nicolas Luboz metteur en scène / comédien Formé par Olivier Leymarie, assistant de Jean-Laurent Cochet, puis chez Jack Waltzer (Actor's Studio) et Damien Acoca (studio Pygmalion), Nicolas fait ses premiers pas professionnels sur les planches en 2006 (La Commère de Marivaux, Vingtième Théâtre). En 2008, il fait sa première apparition au cinéma dans un long-métrage d'Andrzej Kotkowski, proche collaborateur d'Andrzej Wajda. En 2009, il rejoint la compagnie de la pépinière et adapte K-sting une pièce polonaise qui se joue avec succès à Paris pendant 6 mois. Depuis 2011, il effectue régulièrement des tournées théâtrales en Italie (L’Avare de Molière en 2011 avec le Bouffon Théâtre puis Notre-Dame de Paris de Victor Hugo et Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand en 2012 et 2013 avec la compagnie du Théâtre K). En 2012, il signe la co-mise en scène de Velouté et incarne le rôle de Jonathan au Festival OFF d’Avignon 2012 et 2013 au Théâtre du Bourg-Neuf, puis en 2013 à la Manufacture des Abbesses à Paris. En 2014, il est sélectionné pour participer au projet Et dans le trou de mon cœur, le monde entier sur un texte inédit de Stanislas Cotton mise en scène par Bruno Bonjean pour la compagnie Euphoric Mouvance (Auvergne), projet qui sera mené au festival OFF d'Avignon en 2017. Il fait également partie du projet 7 flashes, performance théâtrale et numérique avec la compagnie de la Yole associée à la ville de Beauvais (Festival Avignon OFF 2016) et travaille en parallèle avec Olivier Bruhnes sur Paroles du dedans, création en milieu carcéral. En 2015, il se lance dans l'aventure toulousaine et rejoint l'équipe de Sarah Cousy (Comme une compagnie) pour le spectacle jeune public Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, une adaptation de l'album jeunesse de Christian Bruel qui se joue au Théâtre du Grand-Rond puis en tournée MidiPyrénées. C'est à cette occasion qu'il rencontre Charlotte Castellat et lui propose de collaborer sur la première création de la compagnie La fleur du boucan : Mon prof est un troll. Charlotte Castellat metteur en scène / comédienne Formée au conservatoire de Toulouse en violoncelle, Charlotte débute au théâtre comme musicienne et compositrice en 2005 au sein de la compagnie EXABRUPTO. Jusqu’en 2011, elle compose entre autres pour Rimbaud l’enragé, Dog’s Opéra tiré de l’Opéra de quat’sous de Brecht, La Cerisaie d’Anton Tchekov, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand et fait ses premiers pas de comédienne dans Le procès Cabaret K tiré du Procès de Kafka, Un tramway nommé désir d e T.Williams, et Dom Juan de Molière mis en scène par Régis Goudot. Parallèlement à cela, elle travaille avec Michel Dydim dans La séparation des Songes de Jean Delabroy et Le Tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé et met des films muets en musique pour la Cinémathèque de Toulouse, notamment La vendeuse de cigarettes du Mösselprom de Y.Leliabouiski et La Terre de Dovjenko. En 2011, elle intègre la section d’art dramatique du Conservatoire de Toulouse, passe son Diplôme d’Etudes Théâtrales en juin 2013 et intègre la Classe LABO. Elle y travaille entre autres avec Guillaume Baillairt, Sébastien Bournac, Yann-Joël Collin, J-Louis Hourdin, Espéranza Lopez, Pascal Papini… En juin 2014, elle participe à une lecture mise en espace au TNT par Laurent Perez du texte pour adolescent Une chien dans la tête de Stephane Jaubertie. En septembre 2014 elle joue dans Hyperland, spectacle déambulatoire et collectif des "LabOrateurs", compagnie crée à l’issue de la Classe Labo, avec laquelle elle crée aussi Caligula d’Albert Camus. En 2015, elle joue dans Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon mis en scène par Sarah Cousy, et rencontre Nicolas Luboz avec qui elle partage le plateau.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.