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Moi Chien créole

mise en scène Sylvain Bélanger

: Présentation

Le chien, reclu dans un coin sombre de la place publique, observe la lune se lever sur une autre nuit où il devra accomplir son noble devoir. En effet, le jour de sa naissance, un déluge terrible emporta la totalité de sa famille. Lors de cette tragédie, il eut une révélation : il devra donner les mots à ses semblables qui n’utilisent souvent ceux-ci que pour juronner. Il voudra donc redonner à ses frères le pouvoir d’être libre et l’amour de se raconter, pour qu’ils échappent à l’insignifiance.


De l’éden de Titurpice pour Famedeline, de la fermeté de celle-ci face à l’arrogance du maire, de la malhonnêteté d’un animateurradio nommé Momo le crapaud, en passant par l’entrevue farfelue de Lacolas pour un poste de vigile, le chien créole ne se doute pas que cette nuit ne sera en aucun point semblable aux autres. Passé les pleurs et les déclamations de ses semblables, il assistera avec des yeux ébahis à un cataclysme inattendu, provoqué par le regard de celui qui donne les mots mais qui a également le pouvoir de donner la mort…




UNE COPRODUCTION INTERNATIONALE POUR LE GRAND JOUR !


Moi chien créole, la première coproduction internationale du Grand Jour, sera diffusée de mars à mai 2007 en Martinique, en France et en Guadeloupe, ainsi qu’au Canada à l’automne 2007, à Montréal et Ottawa.


Poursuivant sa mission d’offrir une tribune privilégiée aux artistes émergents à l’intérieur de réfl exions sur la responsabilité sociale, le Grand Jour a trouvé un petit bijou : le premier texte pour le théâtre d’un travailleur social martiniquais, Bernard Lagier et qui sera interprété en solo par le jeune Erwin Weche.


Moi chien créole est une occasion en or pour la compagnie d’apporter une perspective nouvelle à sa démarche, non seulement par l’expérience de l’auteur mais également par cet échange direct avec une autre culture de la francophonie. Lagier, qui travaille à la réinsertion sociale de jeunes décrocheurs martiniquais par les arts et la musique, partage avec cette pièce sur les marginaux, les aspirations du Grand Jour : rallier le théâtre aux pouvoir des citoyens.


ORIGINES DU PROJET ET DIFFUSION


L’année 2007 du Grand Jour, c’est celle de Moi chien créole, en coproduction avec L’Artchipel, Scène Nationale de Guadeloupe. C’est suite à une mise en lecture de ce texte au dernier Festival de Théâtre des Amériques dans le cadre d’un échange entre Les Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe et le Centre des auteurs dramatiques que la rencontre entre Sylvain Bélanger et l’auteur martiniquais Bernard Lagier s’est produite. L’expérience fut déterminante au point où José Pliya, alors directeur du programme d’ETC Caraïbe et nommé tout récemment à la direction artistique de l’Artchipel, entretient une correspondance avec le Grand Jour sur ce qui deviendra très rapidement un projet de coproduction fort étoffé.


La création de Moi chien créole aura lieu le 15 mars 2007 au CMAC Scène Nationale de la Martinique. La production aura par la suite l’honneur d’ouvrir deux festivals de lectures caribéens au Théâtre Daniel Sorano de Toulouse le 23 mars 2007 ainsi qu’à la Comédie-Française de Paris, le 28 mars 2007. Elle reprendra la route des Antilles pour une représentation le 25 mai en Guadeloupe à L’Artchipel, sa scène nationale. C’est du 30 août au 15 septembre 2007 que la pièce atterrira à Montréal, avant d’être accueillie au Centre National des Arts à Ottawa, du 21 au 24 novembre 2007.


LE GRAND JOUR ET L’ARTCHIPEL S’UNISSENT POUR UNE CRÉATION


Cette rencontre est celle des démarches respectives du Grand jour et de L’Artchipel. Le premier poursuivant son travail sur la responsabilité sociale et l’autre sur une exploration des questions identitaires de sa société francophone dans toute sa complexité : souci d’appartenance, enjeux collectifs et défi s socio-culturels. Ce rapprochement et ce désir de développement par les échanges culturels avec le Québec a été amorcé de belle façon avec Denis Marleau et UBU lors de la création de la pièce de José Pliya Nous étions assis sur les rivages du monde, en ouverture du dernier Festival de Théâtre des Amériques.


Grâce au personnage du chien créole, Bernard Lagier, musicien et travailleur social de métier qui signe ici son premier texte de théâtre, pose un regard amoureux sur les marginaux de la société martiniquaise. En effet, la rencontre du Grand Jour et de L’Artchipel se fait sur la prise en charge d’une conscience sociale développée qui appelle les exclus à investir les pouvoirs publics.


Cette voix, c’est celle du chien créole, métaphore du parfait marginal, de l’exclu d’une société qui voit le nombre de ses chômeurs augmenter dramatiquement et atteindre une proportion de près de 30 % ! Grâce à ce prisme tout à fait original, le Grand Jour tend l’oreille à cette partie de la population qui non seulement n’investit pas les outils démocratiques acquis, mais qui témoigne d’un fossé qui se creuse, celui des inégalités sociales.


L’occasion que saisit le Grand Jour avec Moi chien créole, c’est celle de faire entendre ce cri d’alarme d’une partie de l’humanité qui n’en est pas à évaluer son pouvoir d’action mais qui, à l’instar du personnage, tend la main à ses frères pour tenter de créer le nombre et pour que le nombre, qui souffre et qui rêve de renverser les lois, se fasse entendre et atteigne une légitimité…




ORIENTATION DU PROJET


À l’instar de l’expérience marquante et fortement remarquée de Cette fille-là et investi de sa mission, le Grand Jour entend donner un encadrement de premier plan au jeune acteur Erwin Weche qui s’attaquera à cette pièce solo. La compagnie croit encore et toujours que le théâtre est un outil de réfl exion sociale important et que les jeunes en particulier ont un rôle déterminant à y jouer. La lecture publique de ce texte lors du Festival de Théâtre des Amériques a permis aux différents intervenants du projet ainsi qu’à quelques diffuseurs de connaître ce comédien québécois d’origine haïtienne pour qui l’expérience de Moi chien créole promet d’être déterminante.


Depuis sa sortie de l’École nationale de théâtre du Canada en 2003, Erwin Weche a travaillé au théâtre (Edmond Dantès, Le Comte de Monte-Cristo, Aphrodite en 04), à la télévision (La grosse minute, Les Bougon, Histoires de filles) ainsi qu’au cinéma (Un dimanche à Kigali).


Sylvain Bélanger, qui s’est vu décerné à la dernière Soirée des Masques une des six nominations de Cette fille-là en tant que révélation de l’année, poursuivra une démarche prometteuse à la mise en scène. Son travail sur Cette fille-là avait été salué non seulement pour la qualité tout en nuances de sa direction de l’actrice Sophie Cadieux, mais également pour la pertinence et la délicatesse de son utilisation des différentes conceptions.


Il a de nouveau confi é la musique originale au duo Larsen Lupin, qui travaillera cette fois-ci en équipe avec l’auteur de la pièce, Bernard Lagier, également musicien et Jeff Baillard, un réalisateur musical émérite des Antilles. Les conceptions de la scénographie et du costume seront celles de Bénédicte Marino, une guadeloupéenne qui était entre autres sur l’équipe de Nous étions assis sur les rivages du monde. Tout comme Larsen et Lagier, Sylvain Bélanger et Bénédicte Marino travailleront à l’avance, malgré la distance, et ont profi té de la résidence de création de décembre pour concrétiser leur vision.


Cette collaboration des caribéens est précieuse aux yeux des membres du projet. Elle permet à la production de s’inscrire dans une vision culturelle ouverte sur le tissu social d’origine du texte. De plus, ce riche apport contribuera à inspirer de façon indispensable le travail d’interprétation du jeune acteur Erwin Weche et l’état de son personnage à la fois susceptible et bouffon, trouble et exalté. L’approche du travail du metteur en scène et des concepteurs est d’encadrer le personnage de toute sa solitude : place publique déserte et glauque à la tombée de la nuit, menace constante de s’y faire chasser, matières pourries, malpropreté, pauvreté, trame musicale qui témoigne de l’imaginaire débordant et du délire épuisé du personnage, etc. Plus il est isolé, plus l’appel à ses frères est déchirant, indispensable et espéré…


Pour assurer l’effi cacité du suivi de la production lors des nombreux déplacements, les coproducteurs ont convenu que les postes d’assistance à la mise en scène, régie et directeur de production et de tournée soient confi és à des québécois. À cet égard, c’est Jean Gaudreau, déjà membre de l’équipe grâce au travail qu’il effectue pour Larsen Lupin, qui assurera l’assistance et la régie du spectacle et qui poursuivra sur place l’élaboration de la musique originale, lors du dernier bloc de répétitions en Martinique. Le Grand Jour et l’Artchipel croient que c’est avec ce mélange d’ouverture, de confi ance respective et de coordination serrée que la coproduction trouvera sa maturité.

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