Mickey est veilleur de nuit à temps très partiel, le mardi, dans un entrepôt de camions.

Mickey fait sa ronde de nuit dans ce hangar vide et sa ronde de vie : sa mère, son père, sa sœur, le 189 cité des Glycines et Lisbeth, la voisine au pull angora coloris rose thé n° 24… Il fouille ses poubelles, scrute ses détritus et établit une relation intime, invisible, invivable avec celle qu’il croise chaque matin.

Mickey la Torche c’est surtout une invention de langue.

La vie ordinaire d’un personnage hors du commun qui comble le vide qu’il garde avec « conscience universelle », avec des mots coups de poing, des mots mal formés de naissance et qui demande qu’on fasse quelque chose des petits riens, tout simplement.

Laurent Ziveri interprète avec force un Mickey plus vrai que nature, ancré dans sa réalité, passant de la violence à l’amour, de la naïveté à la folie. Il porte le texte avec émotion et ambigüité. Il est à la fois tendre et dérangeant mais toujours attachant.

Dans sa mise en scène, Yves Borrini souligne avec délicatesse et force un univers de nuit, là où l’homme solitaire se perd entre travail et évasion.

Mickey est plus qu’un personnage de théâtre, c’est un être humain, paumé au cœur d’une vie douloureuse, qui se débat dans les bas-fonds de son existence.