: Croyance, mythe et transmission
Adultes, on lit, on vit, on fait l’amour pour se distraire de la mort. Pour croire que la vie est plus forte, beaucoup plus forte que la mort. Et même si on sait que cela ne suffit pas, et que ce n’est peut-être pas la vérité, on veut y croire. Et il s’agit bien de croyances, partout, tout le temps.
Il y a des histoires qu’on raconte aux enfants le soir avant qu‘ils s’endorment. À ce propos, on se demande bien pourquoi les enfants ont besoin d’une histoire avant de dormir et non d’une histoire en se réveillant ? Est-ce la voix de ses parents, la proximité chaleureuse des corps, dont l’enfant a besoin avant d’affronter la nuit ? A-t-il besoin d’une histoire pour éviter de penser à la sienne ? Ou, au contraire, pour mieux la comprendre ?
On est fait d’histoires qu’on nous a transmises et auxquelles on a besoin de croire. Pour rester curieux, vivants et humains, nous avons un besoin viscéral et ancestral de croire aux histoires.
Monter Merlin ou la Terre dévastée, c’est aussi revenir à la source d’un mythe quiréinterroge, de manière grave et ludique, les thèmes fondateurs de notre civilisation occidentale : le bien et le mal, la figure du héros, la trahison, l’utopie, l’immortalité, la foi, la transmission, le pouvoir, la loi, la tentation, le paradis perdu, la culpabilité, la sexualité, la pureté, la nature...
Cette légende, jeune de mille ans, on la colportait oralement de village en village, pour qu’enfants et adultes s’identifient aux héros, qu’ils apprennent le sens des valeurs et puissent grandir armés de principes forts et clairs.
Ces histoires n’ont jamais changé. Dans la forme peut-être, mais pas dans le fond.
Et ces enfants lorsqu’ils deviennent adultes et décident de monter une pièce de théâtre comme celle de Merlin, se doivent de ne pas trahir l’enfant qui veutcontinuer à jouer et dans le même temps ne pas oublier l’adulte qui doute…
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