theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Mémoires de chambres froides, Les Vieux Frigos »

Mémoires de chambres froides, Les Vieux Frigos

Christophe Châtelain ( Mise en scène )


: Présentation

« CELUI QUI OUBLIE SON PASSÉ EST CONDAMNÉ À LE REVIVRE »


Fouiller les souvenirs de la génération de nos grands parents, souvenirs de ceux qui ont vécu le cœur du siècle dernier, de la génération trait d’union entre l’hypomobile et les voyages spatiaux, cela faisait longtemps que ce thème était évoqué chez nous comme sujet d’une future création.
Et cela semble relativement logique pour une compagnie essentiellement composée de trentenaires : la vie emporte maintenant nos grands-pères et grands-mères respectifs, nous devenons de jeunes parents… Bref, la notion de souvenirs est au cœur même de nos existences. Nous venons à peine de nous rendre compte que nous ne serons pas éternels…


Nous nous sommes appuyés sur la mémoire collective du XXème siècle pour mettre en relief des souvenirs personnels ou inversement traiter des souvenirs personnels pour illustrer la mémoire collective. « Mémoires de chambres froides » s’est ainsi nourri des rencontres avec les pensionnaires de la Maison de retraite de Salins les Bains (39) et du Logement Foyer Restaurant "Carrefour de l’Amitié" de Vieux-Condé (59).


Sept personnages, nos anciens, viennent faire leur devoir de mémoire : raconter, parler, se souvenir.
Ils ont tous entre 80 et 95 ans et sont donc nés entre 1910 et 1925.
Ils n’ont pas connu 14-18 mais tous étaient de jeunes adultes pendant la seconde guerre mondiale. Ils font partie de la même génération et ont donc un regard temporel similaire sur les événements qu’ils ont traversé.
Après l’ivresse tourbillonnante des années folles, la Seconde Guerre Mondiale et la découverte horrifiée de l’ignoble face cachée de la nature humaine, ils se sont attelés à la reconstruction du monde, avec une industrialisation frénétique, une nouvelle répartition des richesses, l‘apparition des tours d’immeubles, et les débuts du consumérisme.
A la manière de nos grands-parents qui rajeunissaient en nous racontant leurs vingt ans, les bals populaires, leur rencontre, ou encore les petits moyens pour améliorer l’ordinaire en temps de guerre, les sept personnages prennent à leur tour l’apparence des jeunes adultes qu’ils étaient.


Deux temps, et deux modes de jeu. Celui du présent, qui nous montre ces vieux aujourd’hui. Celui du passé où les souvenirs sont mis en scène. Dans ce temps-là, le spectateur se retrouve directement témoin et par moments, acteur du passé.


Et simultanément des décors se créent, faisant apparaître un bal-guinguette, un appartement sous l’occupation, ou encore une cité HLM.


OÙ IL EST QUESTION DE FRIGIDAIRES ET DE CONGÉLATEURS…


La scénographie est composée essentiellement de frigidaires et de congélateurs, lieux de conservation des souvenirs.
De Rungis, seule place au froid de l’été 2003, est née l’idée des frigos, substitut individuel à un empilement de petits vieux, tels des sardines, dans l’univers glauque de Rungis.
Frigos et congélateurs constituent à la fois des accessoires de jeu, des relais techniques et des scènes qui surélèvent l’image. Nous imaginons ces deux objets usuels comme des boîtes de Pandore d’où les souvenirs surgissent et contaminent complètement l’espace de jeu et les spectateurs. De la rigueur glaciale de l’objet sort la vie. Leur aspect extérieur (blanc immaculé, aseptisé) tranche avec la variété, l’abondance de ce qu’ils recèlent.
La scénographie, mouvante et évolutive, fait exister des espaces desquels les souvenirs ressurgissent.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.