“Avec lʼintelligence, la férocité et la pertinence qui est la sienne, Mayenburg nous invite à une plongée vertigineuse dans les problématiques de lʼadolescence, de lʼéducation et du fanatisme religieux.
À lʼinstar de son prédécesseur Bertolt Brecht, le dramaturge allemand nous offre lʼopportunité rare de réfléchir sur ces thématiques contemporaines essentielles. Il me paraît nécessaire que le théâtre sʼempare pleinement de ces questions de société et quʼil ouvre – par le biais de la fable et de lʼimaginaire – un espace propice au débat citoyen entre toutes les générations.

La pièce est construite comme un synopsis de cinéma. Les 27 scènes sʼenchaînent très rapidement, glissant dʼune situation à lʼautre. Toute la dramaturgie sʼorganise autour de la figure de lʼadolescent qui pousse les autres personnages à le suivre dans sa quête spirituelle. Nous suivrons le point de vue de Benjamin comme une caméra subjective qui cherche à capter dans le regard de celui qui lʼécoute les réactions suscitées par son propre discours. Lʼutilisation de la captation dʼimages vidéo en temps réel, lʼamplification vocale et la spatialisation sonore inviteront chacun des spectateurs à se projeter pleinement dans ce combat dʼidées.

Sur scène, les situations seront traitées de manière très concrète mais non réaliste. Nous pointerons la divergence des points de vue de chacune des figures : lʼadolescent, la mère, les camarades, les professeurs, le proviseur et le prêtre. Chaque spectateur sera ainsi renvoyé à sa propre faculté dʼanalyse et de jugement.”

Matthieu Roy

octobre 2012