Marius von Mayenburg, auteur allemand contemporain, n’écrit pas des pièces à thèse. Il jette sur le monde réel, notre monde, un regard aigu et profond qui fouille un peu plus loin que la première peau des choses. Il nous donne à voir un monde écorché, à la fois parfaitement réaliste et porteur d’une inquiétude à la hauteur des mythes tragiques.
Benjamin Südel, lycéen mal dans sa peau, glisse peu à peu dans le fondamentalisme chrétien. Non aux filles, non à la science, le texte biblique répond à tout. Pour les adultes, y compris le professeur de religion, c’est une révolte déconcertante. Pour Erika Roth, professeur de biologie, c’est un bras de fer violent, vital.

La pièce va vite, en courtes et fortes séquences. Matthieu Roy l’inscrit dans son « théâtre immersif » en suivant de près les acteurs avec la vidéo en direct. Ce n’est pas un parti pris purement esthétique : c’est l’outil d’un théâtre qui nous donne à voir et à penser le monde tel qu’il est.