Avec Trouwfeesten en processen enzovoorts/Mariages et procès etcetera, la troupe gantoise Compagnie Cecilia, la nouvelle compagnie d’Arne Sierens, Marijke Pinoy et Johan Heldenbergh, fait ses débuts à HETPALEIS à Anvers. Le terme 'début' est relatif puisque pour HETPALEIS et Sierens, il s’agit entre-temps, après Mijn Blackie, Niet alle Marokkanen zijn dieven/Pas tous les Marocains sont des voleurs et Martino, de la quatrième collaboration successive.

La Compagnie Cecilia et HETPALEIS se rejoignent sur le plan de la création au sens strict du terme: ils se privilégient l’élaboration de matériel original plutôt que l’adaptation du répertoire existant. En outre, les deux maisons partagent les mêmes affinités pour ‘la ville et l’urbanité’. De plus, l’implantation géographique des deux maisons permet des tournées intensives à Anvers et à Gand.

La Compagnie Cecilia se prévaut d’une mémoire artistique commune avec Johan Heldenbergh, Marijke Pinoy et Arne Sierens. Pour ceux qui connaissent les trois créateurs, le choix s’avère organique et logique. Pinoy et Heldenbergh ont travaillé ensemble pendant des années au Theater Zuidpool. Pinoy a joué dans deux pièces de Sierens (De Soldaat-facteur en Rachel et De Drumleraar/Tambours Battants) et en a mise une en scène (Mouchette). Heldenbergh a joué un rôle de premier plan pour Sierens dans deux de ses créations (Mijn Blackie et Tous des Indiens/Allemaal Indiaan). Et tous trois ont porté Maria Eeuwigdurende Bijstand/Marie Eternelle Consolation et Trouwfeesten en processen enzovoorts/Mariages et procès etcetera.

Prenez Massis, de musical de Heldenbergh, Yerma vraagt een toefeling de Pinoy et Niet alle Marokkanen zijn dieven/Pas tous les Marocains sont des voleurs de Sierens, mettez-les côte à côte. Prenez le rôle de Pinoy dans Après manger de Eric Devolder. Regardez Moeder en kind/Mère et Enfant, Bernadetje et Tous des Indiens/Allemaal Indiaan que Sierens a créés avec Alain Platel. Et l’objectif de la Compagnie Cecilia devient clair. Leur pratique théâtrale rituelle et physique est marquée au fer rouge de sources vivantes, enracinées dans le ‘maintenant’ de la société.

Et bien que tous les trois opèrent à partir de leur relais - 'Gand est notre ville et notre histoire' – leur histoire a néanmoins un impact national et international. Ils se sont entre-temps bâti une réputation estimable qui parle à un large public populaire comme à un public avant-gardiste lors de festivals internationaux. C’est ainsi, par exemple, qu’ils se produisent systématiquement également dans la Francophonie.

La Compagnie Cecilia se porte garante de l’héritage artistique de DASTHEATER (Gand) et de Theater Zuidpool (Anvers) et donne à Heldenbergh, Pinoy et Sierens la plateforme de travail nécessaire. A partir de celle-ci, ils peuvent continuer à créer des liens sans cesse changeants qui ont abouti à des créations théâtrales qui persistent.

La compagnie urbaine anversoise HETPALEIS se distingue des autres d’une part par son ouverture sans équivoque vers les enfants et les jeunes et vers les artistes d’autre part. Tous, spectateurs et créateurs, sont recrutés dans la métropole.

La maison considère la ville avec ses propres artistes, philosophes et sa réalité propre comme source d’inspiration, comme plateforme et comme principe vital et développe chaque année productions, projets, présentations et autres activités semblables dans et hors de ses murs, dans et hors de la ville.

Par ses productions, HETPALEIS veut continuer à repousser les frontières et laisser parler l’imagination. ‘Pas représenter mais imaginer’. Contribuer à ‘la participation à la culture comme une évidence’ pour chaque enfant dans chaque famille.

HETPALEIS est convaincu que l’attraction et le choix des artistes peuvent provoquer l’infiltration de l’intérêt envers l’implication sociale dans l’offre artistique. L’artiste, le créateur, n’est ni un citoyen déphasé ni un individu qui crée de façon totalement indépendante. Acteurs jeunes et vieux, forces expérimentées ou toutes nouvelles, talents établis et errants, artistes avec ou sans abri, HETPALEIS ne veut faire aucun choix préalable parce qu’un mélange dans certaines proportions donnera peut-être le dosage exact nécessaire à une création bien précise. La maison a érigé cette variation dans l’offre en caractéristique principale de sa politique artistique. La diversité sur la scène crée la diversité dans la salle.