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Mariages et tribunaux, sales putes, filous, mauvais parents, enfants stupides, etcetera jusqu'à la fin des temps

mise en scène Arne Sierens

: Processus de travail

MARIAGES ET PROCES, SALES PUTES, FILOUS, MAUVAIS PARENTS, ENFANTS STUPIDES, ETCETERA JUSQU'A LA FIN DES TEMPS, c’est le titre complet de la nouvelle création d’Arne Sierens et de ses acteurs. Mariages et procès etcetera tout court pour plus de commodité. A l’instar de Maria Eeuwigdurende Bijstand/Marie Eternelle Consolation, Trouwfeesten en processen enzovoorts/Mariages et procès etcetera est le résultat de plusieurs mois de travail intensif sur les planches. Dans ce processus de travail, comme toujours dans l’oeuvre de Sierens, l’implication collective des acteurs, ou mieux des ‘acteurs-auteurs’, est un élément essentiel de la création. Ils doivent au personnage qu’ils ont choisi eux-mêmes d’aller jusqu’au bout et de creuser leurs conflits, leur passé, leurs amours et leurs vies. Ils fournissent du matériel varié, textuel et physique, que Sierens examine, monte et interroge chaque jour à nouveau. Ils explorent la crédibilité et la théâtralité de leur propre personnage. Ils le défendent en toutes circonstances, tandis que Sierens se charge de la rédaction finale jusqu’à ce qu’il déclare les personnages viables.


Sierens: 'Pour satisfaire leurs désirs extrêmes, les personnages tente de se rouler les autres. Les thèmes de base sont la simulation, le leurre, les stratagèmes imaginés, les traquenards mis en place pour profiter des autres. Les personnages sont naïfs et rusés en même temps. Ils sont victimes des intrigues qu’ils ont eux-mêmes imaginées, ils en sont comiques, bon gré mal gré. Ils vivent dans la peur constante de tomber dans le piège, d’avoir faim, de faire faillite, de mourir. En plus, on meurt de tout : de faim, d’amour, de jalousie, de peur, de rire. Encaisser les échecs, c’est ça leur métier.'


L’expérience montre que les représentations qui sont créées de cette manière, doivent, pour ainsi dire, s’épaissir; c’est pour cette raison que Sierens préfère éviter le terme de première. Le travail est constamment en devenir: de représentation en représentation, les personnages collent davantage à la peau et ils deviennent qui ils sont réellement. Cette recherche de l’identité est un processus lent et la pièce n’est jamais déclarée ‘achevée’.


L’approche atypique de Trouwfeesten en processen enzovoorts /Mariages et procès etcetera donne à nouveau lieu à une disposition atypique du public face aux acteurs (et inversement).
Sierens: ‘Pour Maria Eeuwigdurende Bijstand/Marie Eternelle Consolation, le public était assis de part et d’autre d’une piste gelée de forme carrée. Depuis, nous ne pouvons nous passer de jouer parmi le public. Ce genre de disposition du décor, où le public vous entoure, vous oblige à jouer autrement en tant qu’acteur. Cela donne une grande liberté, mais c’est aussi très difficile. Dans une disposition normale, vous ‘faites’ l’image. Mais là, vous devez y ‘être’. Autrement, vous pouvez toujours vous cacher derrière une facette. Ici, impossible de faire une facette. Vous êtes entièrement exposé. Chaque spectateur voit autre chose.'
La distance entre l’acteur et le spectateur est extrêmement réduite: le public n’est pas ‘face à’ la représentation, il est placé ‘dedans’ et devient partenaire de la pièce. Ce théâtre sort du cadre, traverse le rideau, franchit le quatrième mur et est face à face avec le spectateur; sans coulisses, sans décor, dépouillé. Loin de la boîte à images. Pauvre et ascétique.


Comme les créations antérieures de Sierens, Trouwfeesten en processen enzovoorts/Mariages et procès etcetera est édifié sur des couches de significations sous-jacentes fondamentalement différentes de celles d’un naturalisme conventionnel ou d’une construction dramatique où les scènes se fondent sans transition. Ces autres couches de signification sont contenues dans un montage épisodique qui évoque le grotesque, le procédé préféré du théâtre de foire. Les scènes – si vous préférez, les ‘numéros’ successifs – évoquent un univers imprévisible, carnavalesque plein de contrastes. Les personnages, le jeu et les genres pivotent autour de concepts qui s’opposent tels comiquetragique, vulgaire-sublime, fantaisie-réalité, vie-mort, forme-fond. Dans cet enchaînement, les fragments ne sont pas simplement l’un ‘à côté de’ l’autre, mais ils sont en interaction les uns ‘sur’ les autres.


Sierens: 'Mon contenu gravite autour de thèmes universels comme ‘l’amour’, ‘le sexe’, ‘l’argent’, ‘la faim’ et ‘la guerre’, parfois à la limite de la bestialité et de la saloperie, avec des claques, des chutes et des grossièretés. Le costume de l’acteur, c’est sa peau. Et elle est pleine de défauts. Elle est trop grande, trop petite, déchirée ou sale, passée de mode, elle n’est pas ajustée, elle est décalée. Des machinistes vêtus de gris ou de noir se baladent, ils font penser aux machinistes sur une piste de cirque. C’est vrai, je suis tributaire de la comédie italienne mimée et parlée avec des acteurs comme Vittorio Gassman, Marcello Moretti et Dario Fo.'

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