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Manège

+ d'infos sur le texte de Alain Béhar
mise en scène Alain Béhar

: Entretien avec Alain Béhar

De quoi est né "Manège", de l'idée du conflit ?


On peut dire ça, le conflit pris au sens d'une sorte de dialectique permanente avec tout. Le propos de départ de "Manège" serait de supposer que, de nos capacités à entretenir une sorte de rapport conflictuel à tout ce qui nous est autre - conflictuel pas au sens guerrier, au sens tendu - serait une sorte de définition du vivant, de la dynamique.


Oui, mais 2, ce n'est pas obligatoirement le conflit...


Si pour moi, ça l'est. Ce n'est pas supposer qu'entre un et un il y a obligatoirement conversation guerrière, mais il y a un antagonisme, une tension qui fait que dans nos têtes il y a un conflit de mise en rapport. "Manège" n'est pas une apologie de la guerre qui raconterait que l'on n'est vivant que parce que l'on se met sur la gueule, c'est plus de supposer a contrario, que si l'on n'est plus en tension ou dans une forme dialectique de rapport à l'autre on se ratatine. "Manège" dit sans doute qu'il n'y a pas de fusion possible, que la fusion c'est le plus gros mensonge qui soit. On peut fusionner sur des choses, il y a des communautés de deux ou de plus mais elles restent vivantes parce qu'elles restent vigilantes sur toutes les altérités qui les composent.


"Manège" s'attache à observer les situations de tension, d'accord, mais c'est du théâtre ?


On peut l'appeler du théâtre. Il y a beaucoup de mots et des acteurs, donc pour moi ça en est. Au point de départ, j'ai commencé à constituer un texte qui était une longue bataille pour rien, pour servir de carburant à un manège, qui ferait que au plus on s'engueulerait au plus ça le serait tourner.


Mais qu'est-ce que ça va raconter ? Qu'est-ce que ça va cueillir ?


Cueillir je ne sais pas très bien. Dire qu'on a besoin de conflit, ça nous rend vivants. Ce que j'aimerais, c'est que ça parle de désir, et le désir c'est une forme d'antagonisme car il y a une altérité et qu'elle est forcement contradictoire. Ces conflits ne sont pas l'apologie de la guerre mais celle de la complexité du désir. J'aimerais que ce soit drôle, au sens où il y a une énergie, une vitalité gaie et optimiste dans l'idée que l'on va au charbon dans des relations qui sont conflictuelles, dans des batailles qu'on aime. Ça n'est pas une façon de nier l'autre. Dans les combats dont il est question, il ne s'agit pas de vaincre mais de jouer un jeu joyeux, sexué, il y a du désir partagé dans le corps, une joie de ces antagonismes, une énergie, une vitalité.

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