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: Le chaperon rouge au bord du loup

Benoit Schwartz s’est inspiré du "petit chaperon rouge" (tradition du moyen âge à nos jours) pour écrire "Mademoiselle au bord du loup". Il a placé le conte de Perrault au centre comme la clé de voûte rassurante d’un terrain connu et l’a tordu jusqu’à le faire grincer. Inspiré des méandres de l’histoire et de ses nombreux personnages secondaires (à priori), le spectacle nous raconte les rites de passage, la transformation d’un corps dans un monde où il y a tant de loups et si peu d’hommes.


Le public découvre trois mises en scènes de Mademoiselle au bord du loup : Le jour – La nuit – Face cachée : du spectacle de conte à la version théâtrale, dans une salle ou dans la forêt, de jour ou de nuit... Un seul et même texte, trois voyages poétiques différents, pour une expérience artistique singulière…
Sur scène, en intérieur, en extérieur, de jour, de nuit, selon la forme choisie, la compagnie met l'accent sur le théâtre ou sur le conte, sur les sens cachés et la sensualité du texte ou sur l'histoire même du petit chaperon rouge, sur différentes postures du spectateur niché dans l’intimité d'une salle ou en quête sur les chemins, de jour ou de nuit.


Mademoiselle au bord du loup, le jour


On se plonge dans "le petit chaperon rouge" comme dans le souvenir d'une "barbapapa" avec un peu de l'écoeurement d'une gourmandise qu'on aurait trop goûtée.
On ne soupçonne pas, en passant la porte, les méandres de ce conte dont on ne trouve jamais l’origine : de vieux contes ancestraux à la langue cannibale, de vénérables coutumes coiffées de symboles, laissent Grimm et Perrault un peu pâles...
Ici, la Petite fille aux joues rouges, la belle au manteau rouge, le petit louveteau rouge, marchent ensemble aux côtés du public sur le fil d'une même histoire à la rencontre du loup.


Mademoiselle au bord du loup, la nuit


En passant la porte du petit chaperon rouge, on découvre les méandres de ce conte .... C’est l’histoire d’une transformation, métamorphose d’un corps, passage de relais de la femme à l’enfant, à la femme... On y voit la jeune fille aux joues rouges, désirante et apeurée, les draps des accoucheuses de vie, accoucheuses de mort… des femmes révoltées, des mères prévenantes, des mères jalouses et des loups... tant de loups et si peu d'hommes...
Le public chemine au fond des bois, à la tombée du jour ou au levé du soleil, au moment exact où la forêt étreint les corps dans la pénombre et le silence, où chaque pas devient pulsation, chaque bruit, une présence…


Mademoiselle au bord du loup, face cachée


Combien y a-t-il de faces cachées dans un cube fermé ? Au moins neuf ! Autant de regards possibles, d'interprétations nouvelles... Le conte du « petit chaperon rouge » revisité, y laisse entrevoir les sous-jacents, la sensualité naissante, les pulsions de vie et de mort.
Le cube se transforme comme la jeune fille, il s'ouvre sur les fantasmes, sur les possibles. Il éclôt. Matière brute, masse organique, c’est la matrice des origines qui contient tous les possibles. Il vibre, sonne, irradie entre ses fentes, comme une concentration d’énergie d’avant le big-bang de la fable.
Ventre enceint de sons encore désorganisés, il est comme un monstre de vie qui digère en ses entrailles la multiplicité des possibles et recrache au monde, à chaque fois, un être neuf.
C’est un grenier vivant. Il transforme et se transforme pour s’ouvrir finalement sur la pureté d’une virginité prête à s’offrir.

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