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Macbeth

+ d'infos sur le texte de Heiner Müller traduit par Jean-Pierre Morel
mise en scène Jean-Claude Berutti

: Note d’intention

Mon travail s’est porté depuis des années sur la comédie, qu’elle soit ancienne ou contemporaine (à quelques exceptions près : Requiem pour un espion de George Tabori, Confidence africaine de Roger Martin du Gard). Aujourd’hui, mes pas me mènent ailleurs et j’aborderai dans les années à venir le répertoire tragique ancien et antique (chaque fois dans des adaptations contemporaines). Je m’entourerai à cet effet d’une équipe d’acteurs venus des quatre coins d’Europe.


Je commence cette exploration avec Macbeth dans la version qu’en a donnée Heiner Müller. L’original shakespearien me tente depuis longtemps : j’aime la manière directe de rentrer dans l’histoire, son caractère simple et abrupt, mais aussi cette façon d’être, par l’intermédiaire de la Lady, au coeur de la vie domestique du couple et de la forteresse. Enfin, la manière de « conter » le mal y est accomplie dans un « timing » exceptionnel.
Si je choisis la version de Müller, c’est qu’elle exalte ces qualités-là de la pièce originale. Tout s’y déroule encore plus vite. Je désire en fait un spectacle court qui ne laisse aucun répit au spectateur, mais sans course à la catastrophe puisque chez Müller les personnages sont plongés dans l’effroi bien avant la première scène et que tout s’y déroule avec un « naturel » confondant.


Ensuite, le dramaturge allemand éclaire la relation du couple Macbeth en en faisant un duo équilibré, qui s’aime et possède tout d’une vie de couple heureuse… ce qui rend leur aventure encore plus terrible. Enfin, le « narrateur » Müller (bien qu’il s’empêche tout écart stylistique et autres magistraux collages dont il est coutumier) exalte la fable en la resserrant, en ne laissant aucune échappatoire à aucun personnage, et écrit du coup un conte pour grands enfants cruels. Car la pièce gagne chez lui je ne sais quoi de naïf qui la rend plus terrible encore…


Pour mettre en scène et en images ce conte, j’imagine un simple morceau de mur perdu dans un espace noir et vide, débris laissé après un bombardement, mur destiné aux exécutions, lambeau de drapeau de pierre, tombeau érigé ou ultime cachette, comme vous voudrez. Mais c’est sur lui que je m’appuierai pour construire le spectacle. Peut-être avez-vous vu La Jeunesse d’Ivan de Tarkovski : le jeune Ivan traverse des champs de bataille de la seconde guerre mondiale et arrive dans un village en ruine ; eh bien, il se trouve face à ce mur troué d’une porte aveugle.

Jean-Claude Berutti

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